Une démarche collective pour retrouver de la valeur
TNC le 16/01/2020 à 15:00
Suite au plan de filière demandé dans le cadre des États généraux de l’alimentation en 2017, l’interprofession laitière a pris des engagements pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs tout en redonnant de la valeur à la production. France Terre de Lait traduit cette ambition en une démarche commune, avec des objectifs de progression et des indicateurs mesurables.
Dans le cadre du plan de filière élaboré fin 2017, « beaucoup d’engagements ont été pris au niveau des producteurs, pour valoriser le lait qui sort de la ferme et qui sera utilisé pour faire des produits laitiers. Pour nous, c’est l’installation d’un cercle vertueux, la reconnaissance du travail que l’on fait sur notre exploitation pour produire des produits appréciés par les consommateurs, et qui doit donc avoir une valeur », témoigne Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL, à l’occasion du lancement de la démarche France Terre de Lait par les différents représentants du Cniel, le 14 janvier.
#FranceTerredeLait « une démarche qui doit nous permettre de retrouver de la valeur à tous les maillons de la chaîne et de gagner en attractivité. » Damien Lacombe pic.twitter.com/yQ2GbBCNvQ
— La coopération laitière (@coop_laitieres) 14 janvier 2020
En effet, après plusieurs années de crise qui ont mis à mal le maillon de la production, le plan de filière a été l’occasion de redonner des perspectives aux éleveurs, pour répondre à la fois aux attentes des consommateurs et au besoin de visibilité des producteurs de lait. « On est à la croisée des chemins par les deux bouts de la chaîne de valeur : d’un côté nous avons besoin de rendre le métier attractif, et de l’autre côté on a les attentes des consommateurs qui veulent désormais effectuer un acte citoyen quand ils achètent », explique Damien Lacombe, président de la Coopération laitière.
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« Le consommateur a besoin de transparence, de qualité nutritionnelle, de proximité, de garantie en matière d’engagement sociétal, nous avions donc besoin d’un socle fort pour assurer ces engagements de la fourche à la fourchette », rappelle de son côté Robert Brzusczak, représentant les industriels laitiers.
#FranceTerreDeLait est la signature qui garantit pour chaque litre de lait :
— Fédération du Commerce et de la Distribution (@FCDfrance) 14 janvier 2020
✅son origine 🇨🇵
✅ le haut standard de qualité
✅le savoir-faire de chaque acteur de la filière laitière française. @ThRoquefeuil pic.twitter.com/DWedo5gcQF
France Terre de Lait est donc la traduction concrète des engagements pris par les différents acteurs de l’interprofession, distributeurs compris, puisque ce dernier maillon a été intégré il y a six mois.
Des indicateurs à atteindre d’ici 2025
La démarche est une stratégie à cinq ans qui se décline en quatre piliers : économique et sociétal, sanitaire, production et transformation durable (bien-être animal, environnement…), et performance alimentaire, explique Caroline Le Poultier, directrice du Cniel.
Chaque volet se décline en une série d’indicateurs et d’objectifs à atteindre en 2025. Ainsi, pour la performance économique et sociale, l’engagement « améliorer la capacité des filières à rémunérer l’ensemble des acteurs » se décline en indicateurs comme, à l’amont, le pourcentage de fermes capables de rémunérer leurs exploitants au-delà du salaire net médian français. Ce taux était de 26,1 % en 2016, l’objectif à 2025 est d’atteindre 55 %. Autre exemple, cette fois en matière de performance sanitaire, France Terre de Lait fixe comme objectif en 2025 de contrôler en antibiotiques 100 % des livraisons dans le cadre du paiement du lait à la qualité, contre 21 % en 2016.
La filière promet par ailleurs une transparence renforcée, notamment auprès du consommateur, dans l’objectif de le rassurer vis-à-vis de ses attentes mais aussi de rendre visible la haute qualité du lait produit en France. Enfin, pour les acteurs qui souhaitent aller au-delà du socle d’engagements commun, l’interprofession travaille également au développement des segmentations. Un référentiel sur le pâturage est ainsi disponible, tout comme un cahier des charges sur l’alimentation non OGM.
« Il faut que l’ensemble des acteurs sache quelle est l’ambition de la filière », ajoute Thierry Roquefeuil. Si un certain nombre de messages vont être relayés auprès des pouvoirs publics, une communication plus large va être lancée à la fin du mois avec pour point d’orgue le Salon de l’agriculture. « Nous voulons montrer que France Terre de Lait existe vraiment, que nos exploitations et nos entreprises sont ouvertes, et que cette transparence n’est pas un coup de com’. C’est une véritable évolution de la filière », conclut le président du Cniel.