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Vaccination des canards : la filière foie gras veut que l’Etat contribue encore


AFP le 18/10/2024 à 09:18

Les professionnels du foie gras ont lancé jeudi un « appel solennel » au gouvernement pour qu'il continue à être le principal financeur de la vaccination des canards contre la grippe aviaire en 2025.

« On a repris le goût de la fête. (…) Il y aura du foie gras à Noël, du magret, du confit », a déclaré lors d’une conférence de presse Fabien Chevalier, président du Cifog, qui rassemble notamment les syndicats d’éleveurs et les fabricants de foie gras.

La filière respire après plusieurs saisons catastrophiques à cause de la grippe aviaire : canards décimés par la maladie et les abattages préventifs, usines au chômage technique.

Cette année, la France n’a connu qu’une poignée de foyers, le virus est resté circonscrit. Les professionnels y voient la preuve que la vaccination des canards, depuis l’an dernier, est « une vraie réussite ».

Un « problème de santé publique »

D’octobre 2023 à septembre 2024, 85 % de la campagne de vaccination (achat des doses, administration, suivi…) a été financé par l’Etat, le reste étant à la charge des professionnels. L’Etat a décidé de réduire sa participation à 70 % pour les trois derniers mois de 2024.

Le Cifog juge n’avoir « aucune visibilité » sur la suite alors que le projet de budget pour 2025 commence à être examiné au Parlement. « On en finit par être inquiets » en cette « période d’arbitrages budgétaires », a remarqué Fabien Chevalier.

Le président de l’interprofession a insisté sur le fait que la grippe aviaire était un « problème de santé publique » : le vaccin protège les canards, évite que les palmipèdes contaminent d’autres volailles, que le virus se répande, mute, touche des mammifères… Des cas humains sont régulièrement recensés dans le monde.

Un coût inférieur aux indemnisations en cas de flambée épidémique

« Le prolongement de l’accompagnement de l’Etat est indispensable, la filière est déjà au maximum de ce qu’elle peut prendre en charge », a affirmé la directrice adjointe du Cifog, Marie Laborde. C’est un « appel solennel », a complété la directrice, Marie-Pierre Pé.

La filière souligne que le coût de la vaccination (plus de 100 millions d’euros par an) est « considérablement inférieur » à celui des indemnisations versées aux éleveurs et industriels en cas de flambée épidémique. La facture pour l’Etat a dépassé le milliard d’euros lors de l’épisode de 2021-22.

La France vaccine deux types de canards : ceux dits « maigres », élevés pour la viande, et ceux qui sont engraissés pour produire du foie gras, mais aussi du magret et du confit.