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Vers une baisse de la fabrication d’aliments composés d’ici à 2030 ?


TNC le 16/09/2024 à 16:06
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La baisse du cheptel bovin risque de réduire la demande en aliments composés d'ici à 2030, mais l’agrandissement des troupeaux et le développement des robots de traite pourraient accroître les opportunités pour les fabricants. (© Budimir Jevtic, AdobeStock)

Stabilité en volaille mais baisses en bovins et surtout en porcs : la Coopération agricole évalue à la baisse la production d’aliments composés dans les années qui viennent : à 19 Mt en 2023, elle passerait à 18 Mt en 2030.

D’après une étude prospective menée par la branche « nutrition animale » de La Coopération agricole publiée cet été, la production française d’aliments composés connaîtrait un léger sursaut en 2024, mais baisserait finalement de 5 % d’ici à 2030 pour s’établir alors à un peu plus de 18 Mt.

Le rapport se penche sur l’évolution de la production ces dernières années, passée de 21,47 Mt en 2010 à 19,12 Mt en 2023, soit une baisse de 11 %.

Il note des changements au sein des zones de production : la façade ouest domine toujours mais avec « une déconcentration de la Bretagne vers les régions limitrophes », les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté résistent bien, le centre de la France ne produit quasi plus d’aliments composés.

La production a surtout baissé du côté de l’alimentation pour porcs et pour volailles (respectivement – 25 % et – 10 % en treize ans) tandis que le marché des aliments destinés au bovins, dont le mash, est resté « relativement stable » pour les vaches laitières (- 2,5 % entre 2015 et 2023) et dynamique pour les bovins viande (+ 6,4 % entre 2015 et 2023).

Pour calculer ses perspectives à l’horizon 2030, La Coopération agricole a pris en compte diverses problématiques touchant les filières d’élevage : non-renouvellement des générations et difficultés d’installations de nouveaux éleveurs, hausse des imports de viande, concurrence liée à la décapitalisation dans les pays voisins, développement de la fabrication à la ferme, influenza aviaire.

Elle s’attend à un rebond de la production d’aliments pour volailles en 2024 par rapport à 2023, à 8 Mt, et à une stabilité jusqu’à l’horizon 2030, sans revenir aux niveaux d’avant 2022 (entre 8,5 et 9 Mt). En aliments pour porcs, la tendance observée entre 2010 et 2020 se poursuivrait avec un repli de 15 % sur sept ans, pour arriver autour de 3,6 Mt en 2030 (contre 5,5 Mt en 2012 et 5 Mt en 2020).

Pour les bovins, la baisse du cheptel risque de réduire la demande en aliments composés, mais l’agrandissement des troupeaux et le développement des robots de traite devraient accroître les opportunités pour les fabricants, précise le rapport.

Tandis que les prix du lait et de la viande ont tiré vers le haut la production en 2023, elle serait orientée à la baisse dans les années qui viennent, en lien avec la décapitalisation : – 1 % par an en moyenne, pour atteindre 5 Mt en 2030.