Des solutions pour « restaurer les écosystèmes agricoles européens »
TNC le 23/10/2024 à 14:37
Dans une note publiée le 22 octobre, l’Agence européenne pour l’environnement étudie les leviers pour des pratiques plus respectueuses de la biodiversité et des écosystèmes agricoles et souligne l’importance de mesures incitatives en ce sens, dotées d’un financement adéquat.
Mettant en avant l’importance de la biodiversité pour la production agricole, l’Agence européenne pour l’environnement souligne la dégradation de la capacité des écosystèmes à soutenir l’agriculture, en lien avec une intensification de la production. Aujourd’hui, « deux tiers des habitats dépendants de l’agriculture sont en mauvais état de conservation », constate l’agence.
« Une stratégie claire est nécessaire pour restaurer efficacement la nature dans les terres agricoles, tout en maintenant une production alimentaire suffisante et assez résiliente pour assurer la sécurité alimentaire », rappelle l’organisme, qui liste les points d’amélioration. Il s’agit ainsi de réduire la pression sur la biodiversité, de préserver la durabilité des sols et la ressource en eau, de rétablir des paysages agricoles multifonctionnels, ou encore de maintenir des habitats semi-naturels.
Des solutions « gagnant-gagnant »
L’Agence européenne pour l’environnement cite, en ce sens, différents exemples de pratiques « gagnant-gagnant » pour la biodiversité et le monde agricole. Ces dernières ne sont pas nouvelles : rotation des cultures, couverture des sols, agroforesterie, maintien de prairies permanentes… mais « des freins et des défis » peuvent limiter leur développement.
Ce sont essentiellement la nécessité de changer radicalement de modèle agricole, ou d’accéder à de nouvelles filières, ou encore le manque de rentabilité qui empêchent les agriculteurs de mettre en place ces pratiques, constate l’agence européenne.
Des politiques actuelles peu efficaces
Si la Pac prévoit des mesures incitatives à travers les plans stratégiques nationaux, leur efficacité est souvent limitée par « une ambition environnementale trop faible ou trop peu attractive aux yeux des agriculteurs », d’autant que « dans la plupart des cas, le budget global de ces paiements ciblés est trop faible », souligne la note d’information.
Pour davantage de résultats, les politiques doivent contribuer à une plus grande coopération de la part des agriculteurs, des consommateurs et de tous les acteurs de la chaîne de valeur. « Des politiques stratégiques et cohérentes, des instruments financiers, des systèmes de reconnaissance et de récompense doivent permettre aux producteurs agricoles de mettre en place des pratiques favorables à la biodiversité, ce qui est crucial pour une agriculture et une biodiversité résilientes », conclut l’agence.