Feu vert pour un vaste projet agrivoltaïque dans les Landes
AFP le 03/09/2024 à 17:35
Le projet agrivoltaïque Terr'arbouts prévu dans les Landes, présenté comme l'un des plus étendus de France, a été autorisé à la construction, ont indiqué mardi ses promoteurs et les autorités.
Porté par un groupement de 35 agriculteurs et l’énergéticien GLHD, détenu partiellement par EDF Renouvelables, ce projet doit disséminer 200 hectares de panneaux photovoltaïques sur une surface de 700 hectares de cultures agricoles, pour une mise en service en 2028.
Avec une puissance totale installée de 450 mégawatts-crête, sa capacité de production électrique serait supérieure à celle des plus grandes centrales solaires actuelles du pays.
Les 53 permis de construire délivrés ont été assortis de « prescriptions en matière agricole et environnementale », reprenant les « avis » et « observations » soulevés durant la phase d’étude du projet, a précisé la préfecture des Landes, qui se dit « particulièrement attentive au respect des obligations réelles environnementales et du statut du fermage ».
« Zéro phyto » ou bio
Ce projet avait été élaboré après une alerte environnementale : la détection en quantité trop élevée, dans un captage d’eau potable du territoire, de résidus d’herbicides utilisés pour la culture du maïs.
Il prévoit de rémunérer durant 40 ans, via la rente du solaire, les agriculteurs de la zone qui, en contrepartie, se sont engagés à cultiver l’intégralité des sols sans pesticides, en y testant de nouvelles cultures fourragères et d’oléagineux « moins rentables » et « peu gourmandes en eau ».
« Cette autorisation représente la reconnaissance d’une solution d’avenir alliant innovation, durabilité, solidarité, respect des attentes locales et passage à un mode de production en « zéro phyto » ou bio », a salué Jean-Michel Lamothe, cultivateur et président des porteurs du projet.
Avis défavorable de la commission d’enquête publique
Terr’arbouts est soutenu par la chambre d’agriculture et les collectivités locales à la condition d’un « maintien de l’activité agricole », mais le projet est vivement critiqué par la branche locale du syndicat agricole Modef, principal opposant.
La commission d’enquête publique avait rendu au printemps un avis défavorable, pointant notamment « l’insuffisance » des études d’impact environnemental et « l’absence de retour d’expérience » sur des projets similaires.
Un premier décret pour encadrer le développement de l’agrivoltaïsme en France a été publié en avril, sans régler, à ce stade, toutes les problématiques de cette filière naissante.