Inauguration de Sécalia, la plus grande unité de méthanisation de France

La coopérative Dijon Céréales et Nature Energy ont inauguré, le 20 septembre dernier en Côte-d’Or, l’unité de méthanisation territoriale Sécalia, qui présente la plus grande capacité de production de biogaz 100 % végétal de France.

Ce projet Sécalia a émergé en 2018 sous l’impulsion de 150 exploitations agricoles du Pays Châtillonnais (Côte-d’Or) et de leur coopérative Dijon Céréales, avec Nature Energy comme partenaire industriel. Les coopératives Bourgogne du Sud, Terre Comtoise (membres d’alliance BFC avec Dijon Céréales) et le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne sont également associées dans l’actionnariat de Sécalia.

En recherche d’alternatives aux systèmes de culture traditionnels, « l’idée était d’apporter une valeur ajoutée économique aux zones agricoles à faibles potentiels du secteur, tout en accompagnant les exploitations agricoles dans leur adaptation au changement climatique », expliquent les équipes de Sécalia.

Aujourd’hui, cette unité de méthanisation dispose de la plus grande capacité de France. « Avec une production annuelle de 230 GWh, elle couvrira l’équivalent de 25 % des besoins en gaz résidentiel de Dijon Métropole et 10 % de la consommation annuelle de gaz en Côte-d’Or, soit 20 % de la consommation résidentielle du département. Une partie du biogaz produit par Sécalia sera également utilisé par la mobilité verte et alimentera les camions roulant au BioGnv. »

« Sécalia est un véritable levier de transition pour notre agriculture en Bourgogne-Franche-Comté. Il incarne la nouvelle dynamique potentielle des territoires ruraux autour de l’agriculture à vocation énergétique, une transformation sans concurrence avec la production alimentaire, ce qui est fondamental pour nous », présente Didier Lenoir, président de Dijon Céréales & Alliance BFC.

200 000 t de biomasse végétale/an

Le procédé de l’unité de méthanisation est entièrement végétal, l’ambition est de valoriser annuellement 200 000 t de biomasse végétale, principalement du seigle fourrager cultivé en Cive sur 5 000 ha par an. Pourquoi le seigle ? Les équipes mettent en avant « un candidat intéressant pour l’adaptation au changement climatique. Récoltée début mai, il permet d’éviter les pics de chaleur en mai et juin, fréquemment rencontrés ces dernières années et qui risquent de s’intensifier. Cette plante se caractérise aussi par son côté rustique, particulièrement résistante au gel et peu soumise aux attaques d’insectes ».

« Notre système de production classique colza-blé-orge montre, depuis quelques années, certaines limites tant sur le plan agronomique qu’économique, indique Mélanie Bornot, l’une des agricultrices impliquées dans le projet. La production de bio-méthane nous a ouvert de nouvelles perspectives avec l’implantation de cultures intermédiaires dans la rotation, intéressantes pour le fonctionnement des sols et la réduction des apports en fertilisants chimiques. C’est aussi un produit supplémentaire pour le revenu de mon exploitation. »

Avec des contrats de production de Cive sur 15 ans, Sécalia garantit « un revenu stable aux agriculteurs sur le long terme tout en diversifiant leurs activités agricoles. Les exploitations engagées bénéficieront également de 60 000 t de digestat solide par an ».