La sélection génétique peut-elle permettre de réduire les émissions de méthane ?
TNC le 14/03/2022 à 14:10
Méthafor est un projet qui cherche à identifier les bases génétiques des émissions de méthane chez les vaches laitières pour pouvoir réduire l'empreinte carbone des élevages.
En novembre dernier, lors de la Cop26, un nouvel accord mondial sur la réduction des émissions de méthane a été acté. L’objectif à horizon 2030 est de réduire de 30 % ces émissions par rapport aux niveaux de 2020. Une ambition qui concerne directement le secteur de l’élevage, qui représente 20 % des rejets de méthane liés à l’activité humaine.
Mais comment réduire les émissions de gaz à effet de serre en élevage laitier ? Et si cela passait par un travail sur la génétique ? Un projet de thèse MéthaFor est en cours pour tenter « d’identifier les bases génétiques des émissions de méthane chez les vaches laitières avant d’étudier l’efficacité et les conséquences d’une contre-sélection ».
Car il y aurait bien une variabilité génétique selon les animaux qui pourrait permettre de baisser de 1 % la production de méthane par vache et par jour.
Plusieurs étapes vont être nécessaires pour mener à bien ce projet. D’abord un travail sur les données des vaches de la ferme expérimentale Inrae du Pin qui « mettra en relation les émissions de méthane mesurées avec un dispositif GreenFeed et les informations de production laitière et d’ingestion ».
Ensuite « des analyses génétiques seront réalisées à grande échelle en utilisant des émissions de CH4 prédites à partir des spectres moyens infrarouges (MIR) du lait. »
« Cela permettra de caractériser génétiquement les émissions de CH4, et notamment d’estimer les corrélations avec les autres caractères actuellement sélectionnés, ainsi que d’identifier les régions du génome associées aux émissions de méthane. Un prototype de modèle d’évaluation génomique sera ensuite développé pour prédire l’efficacité et les conséquences d’une sélection contre la production de méthane », indiquent les chercheurs.