Le biocontrôle et les alternatives aux phytos au cœur de Tech&Bio 2021
TNC le 22/09/2021 à 09:30
Du 21 au 23 septembre, le salon Tech&Bio bat son plein dans la Drôme. Cette année, le biocontrôle est à l’honneur avec un village dédié, auquel participent 16 entreprises du secteur, dans le but de mettre en avant des produits alternatifs aux phytosanitaires.
Le salon Tech&Bio, porté par le réseau des Chambres d’agriculture et d’autres partenaires dont l’État, a ouvert ses portes le 21 septembre et pour trois jours avec un nouveau village, celui du biocontrôle. Pour son ouverture, Sébastien Windsor, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), a rappelé à quel point « les chambres ont toujours été engagées dans les transitions agricoles » et ce salon en est bien un exemple, selon lui. Près de 375 exposants ont pris place sur le terrain du lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme. Des démonstrations de plein champ, du matériel aussi bien motorisés qu’à traction animale, des institutions et des lieux de conférences se côtoient sur tout le domaine, mélangeant un large public d’agriculteurs.
Le biocontrôle, un marché en pleine croissance
De son côté Denis Longevialle, secrétaire générale de l’International biocontrol manufacturers association (IBMA), a redonné les enjeux économiques et techniques liés au biocontrôle : « Le marché français du biocontrôle progresse chaque année. En 2018, il était de 200 M€. Deux ans plus tard, il monté à 236 M€. Il représente 37 % des parts de marché des insecticides, 26 % dans les anti-limaces, 13 % dans les fongicides et 3 % dans les herbicides. » Sur le salon, seize entreprises présentent leurs produits : champignons, acariens prédateurs, bactéries ou extraits de bactéries, phéromones, nématodes, etc.
« Le produit de biocontrôle le plus utilisé est le soufre », rappelle Denis Longevialle qui revient sur la complexité de la réglementation et de l’obtention des autorisations de mise en marché (AMM). Le cuivre par exemple n’est pas considéré comme un produit de biocontrôle. « Le grand avantage de ces produits, c’est qu’ils ont été testés avant d’être mis sur le marché en France », souligne Denis Longevialle.
Des solutions préventives plutôt que curatives
Pour autant, si Denis Longevialle reconnaît que les agriculteurs s’y intéressent, des freins à leur développement existent bel et bien : « Il faut renouveler plusieurs fois les applications par rapport à des produits chimiques. Ils sont coûteux et doivent être installés en préventif. Aussi le rapport coût/efficacité freine leur utilisation par les producteurs ». Pierre Abad, directeur de recherche à l’Inrae, et présent à la conférence de l’Association française des journalistes agricoles (Afja) le 20 septembre sur la thématique du biocontrôle, n’a cessé de rappeler l’indispensable « évolution des mentalités » du monde agricole pour que le biocontrôle trouve toute sa place dans la protection des plantes. Et Denis Longevialle de rajouter : « Les leviers concernant le développement de ces produits résident dans des évolutions réglementaires en France et en Europe, la pérennisation de la recherche et développement (R&D), la communication sur ses produits et surtout la formation des agriculteurs et des distributeurs.