Le photovoltaïque, ce qu’il faut savoir avant de se lancer
TNC le 22/03/2022 à 10:18
Le photovoltaïque a de quoi séduire les agriculteurs puisqu’il permet de valoriser les toits de leurs bâtiments tout en diversifiant les revenus de leur exploitation. Mais, comment savoir si ce projet sera viable ? Voici quelques repères.
Selon un récent sondage réalisé sur Web-agri, un éleveur sur cinq produit de l’énergie renouvelable sur sa ferme avec des panneaux photovoltaïques. Avant de se lancer dans un tel projet, il faut d’abord regarder les objectifs recherchés.
Le premier peut être de réduire sa facture d’électricité. Dans ce cas, il faut opter pour l’autoconsommation directe de l’énergie produite. Pour que cette option soit valable, il faut que le besoin d’électricité soit régulier en journée, comme dans un élevage avec robots par exemple. Si la production solaire dépasse les besoins, il est possible de revendre le surplus.
Si les besoins en électricité sont faibles et que le producteur possède en revanche de nombreuses surfaces de toit, comme sur des bâtiments de stockage par exemple, l’option la plus intéressante sera de vendre en totalité la production.
Enfin, dans certaines régions du sud de la France, il est également possible de louer la toiture de ses bâtiments. Cela peut permettre de se faire financer une partie des travaux de construction ou de rénovation.
Comment savoir si cela est rentable pour une exploitation ?
La rentabilité du projet va d’abord dépendre du coût d’installation des panneaux photovoltaïques. De ce côté-là, il faut noter que les prix ont fortement diminué ces dernières années. S’il s’agit d’un projet d’autoconsommation de l’électricité, une prime à l’installation est versée en cinq fois sur cinq ans. Son montant s’élève à 160 €/kWc (kilowatt-crète) pour une puissance inférieure à 36 kWc (ou 102 panneaux sur une surface d’environ 184 m²) et à 80 €/kWc pour une puissance inférieure à 100 kWc (cela représente 513 m² environ pour 285 panneaux de 350 kWc).
Autre critère : le coût de rachat de l’électricité. Dans le cadre d’une revente du surplus qui n’est pas autoconsommé, le tarif est réglementé et est fixé à 6 centimes d’euros par kilowatt-heure (kWh) pour une puissance totale inférieure à 100 kWc. Un tarif inférieur à celui de la revente totale. En effet, en cas de vente totale de la production, EDF achète l’électricité à un tarif réglementé garanti sur 20 ans. Il est actuellement de 9,47 centimes par kWh pour une installation inférieure à 100 kWc.
Mais d’autres critères sont aussi à prendre en compte pour s’assurer de la rentabilité du projet.
D’abord, concernant l’orientation de la toiture. L’idéal est qu’elle soit orientée au sud, inclinée à 30 °C et sans ombrage autour (ni arbre, ni ombre d’un autre hangar par exemple). Le rendement des panneaux photovoltaïques sera alors au maximum.
Il faut également, en cas de bâtiment déjà existant, que la charpente soit en bon état pour pouvoir supporter le poids des panneaux. Si des travaux de charpente sont à prévoir, cela impactera la rentabilité du projet.
Un retour sur investissement d’environ 10 ans
Ensuite, il faut prendre en compte les frais de raccordement de l’installation à la ligne électrique moyenne tension. Ils sont forcément inexistants en cas d’autoconsommation totale. Dans les autres cas, ils seront moins coûteux si on est proche d’un point de livraison du réseau.
À noter aussi que chaque année une taxe sera à payer, le Turpe, qui permet d’accéder au réseau de distribution d’électricité (environ 635 €/an pour une installation de 100 kWc en vente totale, ou 299 € en autoconsommation).
Il ne faut pas oublier non plus de prendre en compte les intérêts d’emprunts.
Au final, le temps de retour sur investissement est estimé à environ une dizaine d’années actuellement. La production des panneaux est garantie pendant 25 ans… mais leur durée de vie peut aller jusqu’à 40 ans, c’est donc un investissement à regarder sur le long terme !
Vu la hausse actuelle des prix de l’électricité et la baisse des coûts des installations, le photovoltaïque est une énergie vite rentable, et qui permet en plus d’améliorer le bilan environnemental de l’exploitation.