Le spécialiste Biocoop assure que « la crise » du bio « est derrière nous »
AFP le 27/03/2025 à 17:14
« La crise est dernière nous », a assuré le directeur général du leader de la distribution spécialisée en produits issus de l'agriculture biologique Biocoop, qui annonce des ventes « record » en 2024, après plusieurs années laborieuses.
L’enseigne qui revendique 45 % du marché des spécialistes bio (Naturalia, La Vie claire…) et 12 % du total des ventes de produits bio, a annoncé jeudi avoir réalisé 1,65 milliard d’euros de chiffre d’affaires (hors taxes) en 2024. Les ventes taxes comprises s’élèvent à 1,79 milliard d’euros, en forte hausse de 8,5 %.
« Il s’agit d’une croissance très saine puisqu’elle s’explique pour 7,5 points par une hausse de la fréquentation et pour un point par la hausse du panier moyen », a commenté le directeur général Franck Poncet auprès de l’AFP. Le distributeur a ouvert 10 magasins en 2024 pour 9 fermetures, et en comptait 740 au 31 décembre 2024. Il emploie 1 200 personnes dans les sièges et la logistique et 6 600 en magasins.
Il a gagné des parts de marché en 2024 pour deux grandes raisons, selon Franck Poncet. D’une part, la période de crise qu’a connu la consommation de produits issus de l’agriculture biologique au sortir de l’épidémie de Covid-19 a été fatale à des plus petits magasins bio.
D’autre part, la grande distribution généraliste a eu tendance à réduire la place des produits bio dans ses magasins. Dans les deux cas, les clients se sont reporté notamment sur Biocoop.
Interrogé sur les raisons qui ont permis à l’enseigne de dépasser le moment critique, le président de l’enseigne Henri Godron a évoqué, outre « la baisse du référencement en grandes surfaces », la réduction de l’écart de prix entre les produits bio et leur équivalent issu de l’agriculture conventionnelle, mais également « la crise agricole de 2024 ».
« Les clients ont voulu acheter plutôt français et local, et se sont tournés vers Biocoop » pour ce faire, estime-t-il. Il a observé que les clients restent « sensibles au prix » même si la valse des étiquettes s’est apaisée, et l’enseigne prévoit d’investir, comme en 2024, 2 millions d’euros sur des réductions de quelques centaines de prix. Franck Poncet se dit « optimiste pour 2025 », tout en restant « prudent en fonction du contexte » notamment politique et géopolitique.