Les céréaliers, nouveaux champions du bio en 2018
AFP le 12/04/2019 à 10:05
Les fermes céréalières, longtemps parent pauvre de l'agriculture bio en France, ont été la locomotive de la conversion des exploitations à ce mode de production en 2018, a indiqué vendredi l'Agence Bio à l'AFP.
« En 2018, les grandes cultures (céréales et oléoprotéagineux) sont la première cause de conversion en bio, juste avant la viticulture qui arrive en deuxième », a déclaré Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, plateforme nationale d’information et d’actions pour le développement de l’agriculture biologique en France.
« Les années 2015, 2016 et 2017 ont été très fortes et l’année 2018 est encore beaucoup plus forte que ces trois années-là qui étaient déjà des années record. Sur toute la France, en 2007, on avait 80 fermes en grandes cultures par an qui passaient en bio en France. En 2018, on en a 1 360 qui sont passées en bio, pour 6 300 à 6 400 » fermes, toutes productions confondues, a déclaré Florent Guhl.
Outre la demande très forte, la multiplication des outils dédiés au stockage et à la transformation de grains sans pesticides a permis de lever les dernières réticences de certains paysans. « Le maillage du territoire par des silos de stockage dédiés est une vraie nouveauté », indique ainsi Florent Guhl, pour qui cela « explique en grande partie la conversion des nouveaux agriculteurs producteurs en bio », qui ne sont désormais plus « dans un désert aval ». « Quand vous faites des céréales, vous transformez rarement à la ferme », insiste Florent Guhl. « La plupart du temps, il faut tout un circuit de valorisation, du stockage et des moulins, il faut que toute la chaîne existe et qui plus est pas trop loin de chez vous », pour valoriser une production de céréales bio.
Le Groupe Soufflet, un des principaux meuniers-boulangers français, a ainsi annoncé, le 4 avril, l’inauguration de son premier moulin bio à Lozanne, dans le département du Rhône, capable de produire annuellement 24 000 tonnes de farines issues de blé bio français. D’autres projets sont dans les cartons des meuniers français, afin de répondre à l’appétit de pain bio. Des régions au nord de la Loire, jusque-là un peu à la traîne, ont bénéficié de ce mouvement pour accélérer le rythme, telles Ile-de-France, Grand-Est, Hauts-de-France, et région Centre-Val de Loire.