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Moyens de production

Vers une nouvelle interdiction d’herbicide, le S-métolachlore


TNC le 16/02/2023 à 10:30
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Les producteurs de grandes cultures dénoncent une nouvelle surtransposition française, alors que le S-métachlore devrait être interdit suite à un avis de l'Anses. (©Pixabay)

L’Anses a publié le 15 février un avis favorable à l’interdiction du S-métolachlore, une substance active très utilisée dans les herbicides, après évaluation de la concentration dans les eaux souterraines. Pour les associations spécialisées de grandes cultures, il s’agit d’un « nouveau coup de semonce » pour la production agricole française.

Déjà affectés par l’interdiction des néonicotinoïdes pour les semences de betteraves, les producteurs de grandes cultures s’alarment à présent de la position de l’Anses concernant le S-métolachlore, substance utilisée comme herbicide.  

Des concentrations trop élevées dans les eaux souterraines

L’Anses a en effet publié le 15 février un avis favorable à l’interdiction de cette substance, après avoir réalisé une expertise spécifique aux eaux souterraines. « L’Agence conclut que les concentrations estimées des trois métabolites du S-métolachlore (ESA, OXA, NOA) dans les eaux souterraines sont supérieures à la valeur seuil définie dans le règlement (UE) n°546/2011 », constate l’Anses.

« Au vu de ce risque pour la qualité des ressources en eau, l’Anses engage une procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active S-métolachlore. Cela permettra de réduire la contamination de l’environnement par cette substance et contribuera donc à une restauration progressive de la qualité des eaux souterraines », précise l’avis.  

« Une nouvelle surtransposition »

Pour l’Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales (AGPB), l’Association Générale des Producteurs de Maïs (AGPM), la Confédération Générale des planteurs de Betteraves (CGB), la Fédération des producteurs d’Oléagineux et Protéagineux (FOP) et l’Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre (UNPT), cette décision intervient comme « un nouveau coup de semonce », venant ajouter le S-métachlore « à la longue liste des moyens de productions retirés progressivement aux agriculteurs ».

Les organisations dénoncent notamment un décalage avec le calendrier européen, alors que la procédure de réexamen de l’autorisation de mise en marché n’est pas arrivée à son terme. Une interdiction dans l’Hexagone soumettrait à nouveau les producteurs français à « une nouvelle situation de surtransposition réglementaire et donc des distorsions de concurrence inacceptables avec les autres Etats membres de l’UE ».

« Alors que la question de la souveraineté alimentaire de notre Nation n’a jamais été aussi cruciale pour garantir une alimentation saine, sûre et accessible à tous nos concitoyens, l’agriculture française se voit dépossédée à grande vitesse de ses capacités à produire. Ceci alors que la France et l’Union Européenne se montrent dans l’incapacité d’imposer des normes identiques aux productions importées », rappellent les organisations, qui demandent à l’Anses d’inscrire son action dans le pas de temps des autorités européennes.