215 070 élèves : un record depuis 10 ans pour l’enseignement agricole !
TNC le 05/09/2024 à 10:24
En vidéo et une minute chrono : retrouvez les principaux chiffres, infos et nouveautés de cette rentrée 2024 pour l’enseignement agricole. Lequel a gagné 12 000 apprenants en cinq ans et doublé le nombre d’apprentis.
En cette rentrée 2024, les 800 établissements techniques de l’enseignement agricole, privés à 70 %, et 17 écoles supérieures vont accueillir 215 070 élèves, de la 4e aux diplômes d’ingénieur et de vétérinaire. Soit 12 000 de plus en cinq ans, et « un niveau jamais atteint depuis 10 ans » selon le ministère de l’agriculture.
Chiffres clés
Une progression qui bénéficie surtout aux apprentis, dont le nombre a été multiplié par deux ces cinq dernières années pour atteindre 45 000, près du quart des apprenants. Preuve de l’intérêt de cette voie de formation pour apprendre un métier et s’insérer professionnellement, appuie le ministère.
Le taux d’insertion professionnelle global (en initial et apprentissage) progresse également et s’élève à 87 % en bac pro (+ 5 points), 90 % en BTSA (+ 2 points) et 96 % en école d’ingénieur ou vétérinaire (+ 4 points). Même chose pour le taux de réussite aux examens, de 87,5 % globalement et par diplôme : 95 % pour le Capa, 97 % le Bac technologique STAV, 97 % le bac général, 88 % le bac pro et 77 % le BTSA.
Priorités pour 2024-2025
Deux grands axes ont été fixés pour relever deux défis majeurs – renouveler les générations d’agriculteurs et former des citoyens responsables – qui en cachent d’autres comme préparer les futurs acteurs du secteur agricole aux transitions agroécologiques et climatiques avec derrière des enjeux de souveraineté alimentaire, mais aussi de viabilité et vivabilité des territoires et des professionnels qui y exercent.
Des initiatives pilotes ont déjà été engagées dans ce domaine. Au Campus vert d’azur d’Antibes et au Legta d’Yvetot, l’« Action biocontrôle », financée par Ecophyto, vise à limiter l’usage des produits phytosanitaires, en sensibilisant les élèves à ces pratiques alternatives, via notamment des démonstrations et des travaux pédagogiques. Autre exemple : l’étude que mènent des chercheurs avec 40 lycées agricoles pour préserver les insectes bousiers, menacés par les traitements vétérinaires, mais essentiels pour les écosystèmes et la santé des sols (recyclage des déjections animales qui l’enrichissent), sans pénaliser celle des troupeaux.
Concernant l’éducation à la citoyenneté, il s’agit de renforcer les valeurs de la République. De même que « la culture de l’engagement et du débat, de l’expression des positions et des divergences ». « Les établissements sont incités à participer aux « plaidoiries citoyennes » pour que les jeunes prennent part au débat public sur des questions d’actualité. » La lutte contre le harcèlementest, en outre, un chantier prioritaire avec des opérations de sensibilisation, de prévention et la mise en place d’un processus de signalement et de traitement des situations.
Nouveautés de cette rentrée
Une classe passerelle a été créée pour les titulaires d’un BTS admis en école d’ingénieur agro ou véto. À effectif réduit, elle les prépare à la poursuite d’études dans ces filières afin de favoriser leur réussite. En expérimentation avec le BTSA Bioqualim de l’EPLEFPA de Seine-Maritime : le mentorat de classes qui permet aux apprenants d’être accompagnés par des entreprises régionales à travers « des visites de sites, des interventions en classe, de l’appui à la construction du projet professionnel et des travaux pédagogiques ».
La mission école-entreprise, lancée pour cette rentrée, a elle aussi pour objectif d’accroître le lien avec les professionnels du secteur, afin de mieux répondre à leurs attentes. « La formation agricole s’adapte avec le concours des entreprises, qui sont au cœur de la conception et de l’évolution de nos formations. Pour actualiser les besoins en compétences, des entretiens sont réalisés auprès des professionnels, en amont des rénovations des diplômes, tous les cinq ans. Le bac pro agroéquipement en est un parfait exemple », détaille le ministère.
Depuis quelque temps déjà, davantage de relations avec l’enseignement général sont recherchées, afin de mieux faire connaître les filières et métiers du vivant. Citons, dans ce cadre, les interventions en classe, visites et immersions (stages de 3e et 2nde entre autres) proposées aux collégiens et lycéens par la Coopération Agricole et les interprofessions du lait, de la viande et des céréales, en partenariat avec l’Éducation nationale.
Et puisque le savoir-être est aussi important que les savoirs et savoir-faire, tous les référentiels ont été revus pour aider les jeunes à « communiquer, travailler en équipe, gérer le stress, avoir de l’empathie, trouver des solutions… » Enfin, l’année scolaire qui commence sera sous le signe de la culture avec les 60 ans de l’enseignement socioculturel.