A Terres de Jim, E. Macron détaille les grands axes d’une future loi d’avenir
TNC le 09/09/2022 à 18:52
Pour la deuxième année consécutive, le président de la République s’est rendu à Terres de Jim, évènement organisé tous les ans par Jeunes agriculteurs. S’il a détaillé les grands axes sur lesquels devront reposer la future loi d’orientation et d’avenir agricole promise lors de sa campagne, il a également donné les derniers arbitrages, attendus, sur la réforme de l’assurance récolte.
Après avoir annoncé l’année dernière la réforme de l’assurance récolte lors de la précédente édition des Terres de Jim, le président de la République est revenu sur l’évènement cette année le 9 septembre pour confirmer le budget promis, 600 M€ par an, et annoncer les derniers paramètres attendus avec impatience par les organisations agricoles. « On va essayer de simplifier pour obtenir ce sacro-saint 20 / 70 / 90 », a-t-il affirmé, à savoir un seuil de déclenchement à 20 % de pertes, un taux de subvention à 70 %, et un taux d’intervention de 90 % de l’Etat au niveau de la solidarité nationale pour les assurés. Un dispositif soumis cependant à une clause de revoyure « si on dépasse les 680 M€ par an », a-t-il précisé.
[#CP] Le Président de la République pose les jalons d’une réforme structurante de la gestion des risques en #agriculture.
Notre communiqué avec @JeunesAgri ??https://t.co/YLoaQLfIInpic.twitter.com/icAHEzZQsN— La FNSEA (@FNSEA) September 9, 2022
Reconnaissant les difficultés inédites qui pèsent aujourd’hui sur l’agriculture, Emmanuel Macron a tenu également à rappeler l’engagement de l’Etat pour soutenir le secteur : plan d’urgence de 400 M€ lié à la guerre en Ukraine, plan sécheresse, mais aussi plus structurellement avec les deux lois Egalim. « On va appliquer avec fermeté, on va mobiliser, et je suis prêt à ce qu’on change encore les choses » si nécessaire, a-t-il promis. Face à la sécheresse, le président s’est également engagé à ce que les projets traduits dans le cadre du Varenne de l’eau soient menés à terme : bassines, retenues collinaires, retenue de l’eau de pluie et réutilisation des eaux usées. « On finalisera les textes d’ici la fin de l’année », a-t-il indiqué.
Un plan d’orientation pour assurer l’avenir
La visite d’Emmanuel Macron sur l’évènement organisé par Jeunes agriculteurs était néanmoins axée sur la thématique de l’avenir et du renouvellement des générations. Après avoir écouté les témoignages de deux jeunes et d’un cédant, le président de la République a donné les éléments d’un pacte d’avenir agricole. Dans les six prochains mois, un travail de concertation pour « bâtir ce pacte d’orientation et d’avenir » devra être mené dans les territoires, afin de déterminer ce qui devra être mis en place par la loi. Cette dernière devrait ensuite être présentée au premier semestre 2023, a précisé le chef de l’Etat.
Emmanuel Macron a détaillé les principaux piliers de ce futur pacte, notamment sur l’orientation et la formation. Pour consolider l’enseignement agricole, 20 M€ seront déployés dans le cadre du fonds Compétences de France 2030, pour « soutenir l’innovation pédagogique dans nos établissements », précise-t-il.
Autre axe majeur pour relever le défi démographique, l’installation. « Dans ce chantier, il faut aider nos jeunes pour que le ticket d’entrée soit soutenable », estime le président qui souhaite la mise en place d’un fonds « Agriculteurs du vivant » doté de 400 M€, un dispositif qui doit faciliter le portage du foncier mais aussi le réinvestissement pour aider le jeune à ce que l’exploitation soit rentable, notamment lorsqu’il reprend une exploitation où le cédant n’a rien investi depuis plusieurs années.
Enfin, autre pilier évoqué par le chef de l’Etat, la transition et l’adaptation face au climat. « On veut des jeunes qui s’installent, mais les jeunes ne pourront pas s’installer avec les modèles d’aujourd’hui et encore moins d’hier », a-t-il affirmé. Emmanuel Macron a ainsi évoqué la nécessité d’une cartographie des territoires, pour obtenir une meilleure visibilité sur les évolutions climatiques à venir et l’adaptation des cultures, la rémunération du « carbon farming », ainsi que la mise en place, avec les Chambres d’agriculture, d’un « stress test climatique » intégré au parcours d’installation.