« La France, c’est le paradis de l’E85 »
TNC le 28/01/2025 à 17:06
La Collective du bioéthanol dresse le bilan de la filière pour 2024. Les chiffres sont encourageants mais l'avenir du secteur va se jouer à Bruxelles dans le cadre du règlement européen CO2 pour les véhicules légers.
La production française de bioéthanol est désormais assurée à 70 % par des cultures venues de l’Hexagone, pour une moitié de betterave, une autre moitié de céréales (blé et maïs), en ajoutant à la marge l’utilisation de résidus sucriers et amidonniers. La Collective du bioéthanol, qui encadre la filière en France, a présenté ce mardi 28 janvier le bilan du secteur pour 2024.
Quelques chiffres sur la consommation de bioéthanol : elle a augmentée de 6 % en 2024, soit environ 16 millions d’hectolitres en additionnant l’E85 et le SP95-E10. 40 % des stations-services françaises délivrent désormais de l’E85 (282 de plus pour un total de 3 830, contre 560 en 2015). Le parc de véhicules équipés, d’origine ou par boîtier, grimpe à 400 000 unités, en hausse de 8 %. Enfin, l’E85 affiche actuellement un prix moyen de 0,78 €/l, soit un euro de moins que l’essence la plus vendue, le SP95-E10.
Moins de 0,7 % de la SAU
« C’est un débouché sûr pour les producteurs, affirme Sylvain Demoures, secrétaire général de Bioéthanol France. Le bioéthanol utilise moins de 0,7 % de la surface agricole utile nette des coproduits en France. C’est peu de surface pour beaucoup d’énergie produite ».
Face à ces chiffres, la France est décrite comme « le paradis de l’E85 » par Wim Calleeuw, le représentant du fabricant de boîtiers E85 StepOne Tech. Mais l’avenir de la filière se joue à Bruxelles. Le règlement européen CO2 pour les véhicules légers, qui prévoit à partir de 2035 de limiter la vente de voitures neuves aux modèles électriques ou fonctionnant exclusivement avec des « carburants neutres en carbone », doit être révisé d’ici 2026.
Le Superéthanol-E85, la solution ?
Il s’agira notamment de définir cette notion de « carburants neutres en carbone ». Huit États membres (Italie, Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, République Tchèque, Slovaquie et Finlande) sont en faveur de la mention « carburants de synthèse et biocarburants », donc favorables au bioéthanol. L’Allemagne milite pour des « carburants de synthèse » uniquement ». La France et l’Espagne n’ont pas pris position.
La Collective du bioéthanol rappelle qu’il existe déjà un Superéthanol-E85, de l’E85 dont la part d’essence fossile (25 % en moyenne) a été remplacée par de l’essence renouvelable, mise au point en utilisant les coproduits des usines de CAD (carburants d’aviation durable).