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Loi Alimentation

« Un chèque en blanc » à la distribution selon l’UFC-Que Choisir et la Conf’


AFP le 11/10/2019 à 10:45

Votée l'an dernier, la loi Alimentation, et notamment le relèvement du seuil de revente à perte (SRP), a conduit à signer un « chèque en blanc de 1,6 milliard d'euros à la grande distribution », dénoncent vendredi l'UFC-Que Choisir et la Confédération paysanne.

« Alors que la hausse de 10 % du SRP inflige aux consommateurs une inflation qui devrait représenter selon nos calculs 1,6 milliard d’euros sur deux ans, le rééquilibrage des négociations commerciales tant attendu par les agriculteurs et promu par la loi (issue des Etats généraux de l’alimentation, ndlr) n’a pas eu lieu », estiment les deux organismes.

« La grande distribution et l’industrie continuent d’imposer des prix agricoles en dessous des prix de revient à de nombreuses filières », affirment l’association de consommateurs et le syndicat agricole dans un communiqué commun.

L’UFC-Que Choisir et la Confédération paysanne, « refusant tout à la fois cet inadmissible chèque en blanc des consommateurs à la grande distribution et le chèque en bois reçu par les agriculteurs », demandent au gouvernement l’abandon « immédiat » du relèvement du SRP et l’instauration d’un « véritable rééquilibrage » des négociations en faveur des acteurs agricoles.

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Votée l’an dernier, la loi Egalim (ou loi Alimentation) doit permettre de sortir d’un effet domino intenable : la guerre des prix entre les quatre grands de la distribution en France les pousse à réclamer des tarifs toujours plus bas auprès de leurs fournisseurs de l’industrie agroalimentaire, qui eux-mêmes achètent à leur tour le moins cher possible la matière première agricole auprès des paysans, en bout de chaîne.

L’une de ses dispositions phare, le relèvement du SRP, prévoit qu’un produit alimentaire devra être revendu au moins 10 % plus cher que le prix auquel il a été acheté. Sur la base « d’une étude de prix réalisée sur la totalité des magasins des grandes enseignes », en analysant les relevés tarifaires du cabinet Nielsen pondérés par les volumes de ventes du panéliste IRI, les prix alimentaires ont subi lors de l’entrée en vigueur de la mesure (au 1er février 2019, ndlr) une « brutale augmentation » de plus de 0,83 % en un mois seulement.

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Par ailleurs, ajoute le communiqué, au lieu de modérer leurs marges, comme ils l’avaient promis « en contrepartie de la hausse du SRP », les industriels et la grande distribution n’ont pas tenu leur promesse. Selon le communiqué, « pour le lait UHT, alors que depuis 2017 le prix revenant à l’éleveur a diminué de 5 %, la marge des distributeurs a au contraire augmenté de 8 % ».

Enfin, l’UFC-Que Choisir et la Confédération paysanne dénoncent le non-respect de la prise en compte du prix de revient pour l’agriculteur pour fixer celui à l’achat, qui était l’une des promesses de la loi : « ainsi, le lait de vache est acheté 15 % en dessous du prix de production et la viande 14 % ».

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