Actions visant l’OFB : la ministre Pannier-Runacher appelle à « l’apaisement »
AFP le 23/01/2025 à 14:30
La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a appelé jeudi près de Rennes à « l'apaisement » au lendemain de dégradations et actions ayant visé des sièges de l'Office français de la biodiversité (OFB), cible de la colère de syndicats agricoles depuis plusieurs semaines.
Mercredi, l’OFB a été une nouvelle fois ciblé, son siège départemental de l’Aude ayant été dégradé à Trèbes, près de Carcassonne, et son centre de formation dans le Loiret bloqué.
« Ce sont des agents publics qui sont chargés notamment de missions de police, de l’environnement et de l’eau, qui appellent le même respect et qui ont la même dignité que les agents de police, les gendarmes, les agents de la répression des fraudes », a déclaré Mme Pannier-Runacher lors d’un point presse en marge d’un déplacement sur la thématique de l’eau à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine).
« Il est inacceptable que ces agents fassent l’objet de menaces, que ces agents fassent l’objet parfois de sabotages. Et je trouve qu’aujourd’hui, les responsables politiques doivent appeler à l’apaisement et à un vrai travail pour dissiper le malentendu qui existe et qui est entretenu par un certain nombre de positions syndicales, politiques, qui font de la petite politique sur un sujet majeur », a ajouté la ministre.
Les plus de 3 000 agents de l’OFB, dont 1 700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées.
Les relations se sont envenimées avec le monde agricole depuis la crise qui a secoué la profession l’an dernier, certains se plaignant de contrôles jugés intimidants.
« Nous travaillons pour que les contrôles que peuvent faire les agents de l’Office français de la biodiversité soient compris. Ces contrôles ont un sens, la réglementation environnementale est complexe, elle peut parfois paraître incompréhensible. Elle peut conduire à des procédures pénales qui sont violentes pour ceux qui les vivent, qui peuvent ensuite déboucher sur des non-lieux (…) ».
« Je préfère privilégier sur des infractions mineures la sanction administrative, c’est plus rapide, c’est plus clair. On évite cette dimension qui est extraordinairement intrusive d’une procédure pénale où on a l’impression d’être un grand délinquant. Lorsque vous garez mal votre voiture, vous avez une amende, lorsque vous faites mal une procédure environnementale, sans qu’il y ait un impact majeur sur l’environnement, vous avez une amende. Cela paraît raisonnable », a dit Mme Pannier-Runacher.
Les syndicats de l’OFB dénoncent pour leur part « des attaques répétées, orchestrées par une grande majorité de syndicats agricoles », ayant « reçu une écoute gouvernementale plus que bienveillante ».