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À Beauvais, les agriculteurs mobilisés pour « réveiller l’Etat »


TNC le 18/11/2024 à 17:52
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Les agriculteurs mobilisés à Beauvais dénoncent l'accord entre l'UE et le Mercosur et l'empilement des normes. (© TNC)

À l’appel de la FNSEA et de JA, plus de 80 manifestations sont organisées le 18 et le 19 novembre, partout en France. À Beauvais, les tracteurs ont convergé vers la DDT puis la préfecture pour obtenir du gouvernement des réponses urgentes et concrètes, et une opposition efficace à la signature de l’accord entre l’UE et le Mercosur.

Normes inadaptées à la réalité du métier, contrôles injustes ou injustifiés, promesses politiques non tenues… Après une campagne particulièrement difficile sur le plan climatique et les errances politiques liées à l’attente du nouveau gouvernement, il ne fallait pas grand-chose pour que la colère agricole, déjà forte l’hiver dernier, ne s’amplifie. La menace d’un accord entre l’UE et le Mercosur a finalement constitué « la grosse goutte d’eau qui fait déborder le vase », explique Régis Desrumaux, président de la FDSEA de l’Oise.

« On ne peut pas nous imposer chez nous, en France, des normes qui sont terribles, avec un respect de l’environnement avec lequel on est d’accord, et à côté faire rentrer des produits qui viennent de pays qui ne respectent rien du tout », dénonce l’exploitant en polyculture-élevage. D’autant que l’accord risque de peser encore plus sur une agriculture française qui vient de vivre une année « historiquement catastrophique ». Pour Régis Desrumaux, « économiquement bien sûr que c’est compliqué, les trésoreries n’ont jamais été aussi basses et on attend des mesures rapides de la part du gouvernement ».

Une colère plus grande qu’à l’hiver dernier

Si l’histoire semble se répéter par rapport à l’an passé, « la colère est plus importante qu’il y a un an », déplore l’agriculteur qui se méfie désormais des effets d’annonce de la part du gouvernement. Les manifestants n’excluent pas, s’ils restent sans réponse, une mobilisation de plus grande ampleur à Paris, sans intention pour autant de bloquer la population. « On se bat aussi pour eux, pour les consommateurs », explique Régis Desrumaux, qui ne veut surtout pas « voir des enfants dans les cantines manger des plats préparés avec de la viande qui a bouffé des hormones ».

À Beauvais, comme un peu partout en France ce 18 novembre, les agriculteurs sont mobilisés à l’appel de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs. Réunie à 15h devant la Direction départementale des territoires (DDT) de l’Oise, la soixantaine de tracteurs s’est ensuite rendue devant l’OFB pour dénoncer la pression exercée par l’organisme sur les agriculteurs, avec l’objectif de murer le bâtiment et de l’indiquer comme « à vendre ».

La suite de la mobilisation doit se poursuivre à la préfecture de l’Oise, devant laquelle les manifestants entendent « réveiller l’État » à coups de canons et effaroucheurs à oiseaux.