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Agriculture de précision : un retour sur investissement de 2 à 5 ans selon be Api


TNC le 28/02/2025 à 11:23
OlivierDescroizette

be Api réalise aujourd'hui 25 % des analyses de sols dans l'Hexagone. (© TNC)

Depuis huit ans, be Api poursuit son objectif de rendre l'agriculture de précision intra-parcellaire toujours plus accessible. La filiale de Bioline by InVivo a profité du Salon de l'agriculture pour dévoiler son étude de retour sur investissement de la modulation, à partir d'un panel de plus d'un millier de parcelles.

« La bonne intervention au bon endroit », telle est la promesse de be Api, qui développe ses services de modulation intra-parcellaire sur le territoire français. 

Depuis décembre 2016, la société compte plus de 350 000 ha diagnostiqués, 2 500 agriculteurs suivis et 31 distributeurs partenaires, dont 4 nouveaux :  la Coop de Bellême (Orne), La Tricherie (Vienne), Le Gouessant (Côtes-d’Armor) et le Comptoir Agricole (Bas-Rhin).

Gain d’intrants et déplafonnement des rendements

Avec un panel de plus d’un millier de parcelles, l’entreprise a dévoilé au Salon de l’agriculture une carte de France du retour sur investissement (ROI) de ses diagnostics. 

« En modulant uniquement la partie fumure de fonds grâce à be Api fertilité, les exploitations ont la capacité d’aller chercher un premier ROI en moyenne de 30 €/ha pour une rotation blé/orge/colza et jusqu’à 108 €/ha avec des cultures industrielles, via le gain d’intrants ou le déplafonnement des rendements, explique Olivier Descroizette, directeur général de be Api. En blé tendre, cela peut représenter une augmentation de 5 à 10 q/ha, et de 5 t/ha en betteraves sucrières par exemple. »

« Si on ajoute la modulation de l’azote et de la densité de semis avec be Api potentiel, on va cumuler les bénéfices. Sur 1 103 parcelles du Nord-Est suivies entre 2018 et 2023, l’entreprise recense un gain de 35 à 347 €/ha, en modulant la fumure de fond et l’azote. Précisément : de + 35 à 150 €/ha en blé tendre ; de + 331 à 347 €/ha en betteraves sucrières ; de + 73 €/ha à 273 €/ha en orge d’hiver ; de + 33 à 188 €/ha en colza et pas de résultat significatif en orge de printemps. »

À noter : « ces chiffres ne prennent pas en compte l’investissement matériel, car certains agriculteurs sont déjà équipés », souligne le directeur général de be Api.

En ce qui concerne le pilotage du semis, les premiers retours en Normandie révèlent « un gain de 40 €/ha en orge hybride : dans ce cas précis, la densité de semis varie de 130 à 250 gr/m² selon les zones de potentiel et on n’observe pas de différence de rendement à la fin ».

Dans son étude, la filiale de Bioline by InVivo a également mis au banc d’essai le pilotage de l’eau avec be Api potentiel, encore en cours de développement : l’objectif est d’optimiser plus finement les apports d’eau à la parcelle. Les tests réalisés sur maïs grain dans l’Ouest et le Sud-Ouest ont montré un bénéfice de 120 à 478 €/ha en 2024, malgré le contexte de l’année.

« On a juste changé le niveau d’échelle »

« Avec les premiers diagnostics fertilité réalisés, on se rend compte qu’on homogénéise le niveau de fertilité au bout de 6-7 ans environ et qu’on arrive à un plafond ensuite, où il n’est plus nécessaire de moduler la fumure de fond. Exemple dans une rotation colza/blé/orge/maïs : le gain économique de la modulation était de 91 €/ha/an en 2014, il passe à 32 €/ha/an en 2023. L’objectif est alors de maintenir cette fertilité, et on peut continuer de piloter la densité de semis, les apports de matière organique, etc. »

Entre gain de rendement et économies d’intrants, be Api estime ainsi un retour sur investissement de l’agriculture de précision intra-parcellaire entre 2 et 5 ans maximum pour les agriculteurs engagés. « Bien sûr, ce ROI varie en fonction des typologies d’exploitation, des années climatiques, des niveaux de teneurs initiales et des hétérogénéités en éléments. Notamment dans le cas du diagnostic be Api potentiel, plus les sols sont hétérogènes, plus le nombre d’intrants modulés est élevé, plus le retour sur investissement est rapide. »

« On n’a rien inventé, on a juste changé le niveau d’échelle, en permettant d’optimiser les interventions au niveau intra-parcellaire », indique Laurent Maillard, responsable commercial be Api. « En discutant avec les agriculteurs, on se rend compte de d’autres sources de satisfaction, qui vont d’une meilleure connaissance des sols de l’exploitation à l’observation d’une plus grande régularité des rendements, en passant par la valorisation des équipements et l’automatisation de certaines tâches comme la castration des maïs semences », ajoute-t-il.

« Boucler la boucle avec le rendement »

Autre nouveauté lancée depuis janvier 2025 : be Api Rendement. « Les capteurs de rendement qui équipent de nombreuses moissonneuses-batteuses permettent aujourd’hui d’établir des cartes de rendement brut. On avait plusieurs demandes d’agriculteurs à ce sujet : « qu’est-ce que je peux en faire ? » », explique Olivier Descroizette.

L’idée : « le rendement étant une donnée clé du retour sur investissement, son suivi au niveau intra-parcellaire peut apporter d’autres avantages. Les informations des cartes de rendement sont alors traitées et exploitées à ce niveau. Intégrées dans l’outil de conseil be Api, elles vont venir affiner les conseils d’apports, d’une année sur l’autre ».

Pour suivre de l’impact de la modulation sur l’évolution des rendements, be Api a également mis au point « un calcul indiciel qui permet de s’affranchir des effets « cultures » et dans une certaine mesure « saison ». Il s’agit de l’indice APY (agriculture precision yield) qui traduit l’effet de la modulation sur l’homogénéisation des rendements au sein de la parcelle, campagne après campagne ».