Accéder au contenu principal

Appel à une nouvelle mobilisation agricole à partir de mi-novembre


AFP le 22/10/2024 à 15:12
b88e1559-f-appel-a-une-nouvelle-mobilisation-agricole-a-partir-de-mi-novembre

Les manifestations d'agriculteurs pourraient reprendre dès le 15 novembre. (© TNC)

Moins d'un an après la fronde des agriculteurs, qui a tenu le pays en haleine l'hiver dernier, les syndicats majoritaires de la profession ont appelé mardi à une nouvelle mobilisation nationale à partir de mi-novembre.

Cet appel intervient sur fond de négociations d’un accord de libre-échange UE-Mercosur et de mobilisations en cours dans plusieurs départements, selon les syndicats.

L’alliance syndicale agricole majoritaire formée par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, qui a organisé des blocages exceptionnels dans toute la France au début de l’année, appelle son « réseau » à « une reprise des actions à partir du 15 novembre », ont déclaré les présidents de ces organisations dans l’édition de mardi de Ouest-France.

Ces deux syndicats tiendront une conférence de presse à 16h30 dans les locaux parisiens de la FNSEA pour évoquer notamment « l’impact de ces mobilisations à l’échelle nationale ».

« Absence de réciprocité sur les conditions de production »

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a qualifié dans les colonnes de Ouest-France de « ligne écarlate » la possibilité d’un accord commercial entre la Commission européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) qui pourrait être sur la table du sommet du G20 qui débute le 18 novembre à Rio.

« L’accord ouvrirait la porte à 99 000 tonnes de viandes bovines, à 180 000 tonnes de viandes de volaille, à l’équivalent de 3,4 millions de tonnes de maïs, à 180 000 tonnes de sucre », avaient alerté le 18 octobre les deux syndicats, dans un communiqué coécrit avec des associations spécialisées en bovins, betteraves, lait, maïs et aviculture.

Le communiqué pointait du doigt une « absence de réciprocité concernant les conditions de production » de part et d’autre de l’océan Atlantique, appelant Emmanuel Macron et Michel Barnier à « mettre définitivement fin » aux discussions sur un accord qui se ferait « au détriment de notre souveraineté alimentaire, de nos économies et de la santé du consommateur ».

Actions en Occitanie

La situation sur le terrain est potentiellement plus explosive qu’il y a un an. Après une campagne marquée par des pluies quasi incessantes, la France a connu sa pire récolte de blé en 40 ans, des pertes considérables dans les vignobles, un regain d’épidémies animales, et les semis de blé d’hiver pourraient être menacés si les sols restent gorgés d’eau.

Les syndicats ont lancé ces dernières semaines des « avertissements », se disant prêts à revenir dans la rue, tout en se défendant de pousser à la surenchère alors que se profilent leurs élections professionnelles fin janvier. Ces scrutins détermineront leurs poids respectifs au sein des chambres d’agriculture, aujourd’hui largement dominées par la FNSEA.

Des actions d’agriculteurs ont été constatées ces derniers jours en Occitanie, d’où était parti le mouvement de contestation l’hiver dernier.

Quelque 200 agriculteurs ont déposé lundi soir devant la préfecture de l’Ariège des panneaux de signalisation, tandis qu’une soixantaine d’agriculteurs ont déversé dans la nuit de vendredi à samedi de la laine de mouton, des bottes de foin et de la paille devant plusieurs bâtiments de l’État à Auch, dans le Gers.