Après les élections, la FNSEA défend « la combativité et la responsabilité »
TNC le 18/03/2025 à 16:22
Si elle reste à la tête de 84 chambres d’agriculture sur 102, la FNSEA ne veut pas ignorer le message envoyé par les agriculteurs lors des élections professionnelles agricoles, et mettra en avant, à l’occasion de son congrès, un travail déjà engagé sur sa transformation. Dans un contexte politique instable, le syndicat reste également « combatif » pour obtenir des réponses concrètes à la crise agricole.
Un congrès à la FNSEA, « c’est toujours une remise en question. Les gens qui ont des choses à dire ne se privent pas de les dire, c’est le fonctionnement de la FNSEA. Celui-là ne dérogera pas à la règle », explique Arnaud Rousseau, président du syndicat, ce 18 mars. Les élections chambres feront bien sûr partie des sujets à l’ordre du jour du congrès, les 25, 26 et 27 mars à Grenoble, dans le cadre d’une réflexion plus globale sur la transformation.
Il s’agit « de reconstruire la maison syndicale au service des agriculteurs dans un contexte qui a fortement évolué en 80 ans », précise Hervé Lapie, secrétaire général. Une adaptation pour « être plus efficace », sur le terrain, en matière de ressources financières, de compétitivité dans toutes les filières, détaille-t-il.
Revoir les règles du scrutin ?
Alors que toutes les chambres, à part l’instance nationale, ont désormais élu leur bureau, la FNSEA conserve la présidence de 84 d’entre elles, sur 102. Dans certains départements, la Coordination rurale, arrivée en tête pour le collège 1, n’a pas réussi à s’imposer lors du vote final et dénonce « un vol ».
« Les règles étaient connues par tous. Dans une élection d’exécutif, il y a un premier collège et il y en a d’autres. On ne le découvre pas. Quand vous expliquez que vous allez attaquer les organisations professionnelles agricoles, les assureurs, les banquiers, et virer les trois-quarts des salariés, vous ne pouvez pas être surpris que ces gens-là ne vous suivent pas au moment de l’élection », estime Arnaud Rousseau. La FNSEA reste ouverte à une révision de certaines règles du scrutin, mais en temps voulu, c’est-à-dire pour les prochaines élections professionnelles. Pour Arnaud Rousseau, la vraie question de fond, reste surtout l’abstention de près d’un agriculteur sur deux.
Le poids du contexte politique
Au-delà de l’analyse, il s’agit également de se projeter. « Les élections chambres ne sont pas un aboutissement, c’est un commencement, et le message de la part d’un certain nombre de nos collègues est que les résultats ont tardé à venir », constate le président de la FNSEA qui entend travailler autour d’une « colonne vertébrale : la combativité et la responsabilité ».
Car des résultats « restent à aller chercher », poursuit-il, dans un contexte politique qui semble moins propice à l’écoute du monde agricole. Or, « on ne peut pas attendre deux ans les prochaines élections présidentielles, on est en train de perdre notre appareil productif », ajoute-t-il.
Le discours du chef de l’Etat sur le « réarmement de la France » est un point positif, mais Arnaud Rousseau en attend davantage, expliquant qu’Emmanuel Macron a promis un discours sur l’agriculture et la souveraineté alimentaire d’ici l’été.
Le congrès sera également l’occasion de réaffirmer les attentes du syndicat concernant les textes de loi en cours, comme la proposition de loi pour lever les contraintes en agriculture, dont la date de passage à l’Assemblée ne semble pas garantie, ou celle visant à prolonger le SRP + 10 (obligation de revendre les produits alimentaires au moins 10 % plus cher que leur prix d’achat).
D’autres sujets de premier plan seront également à l’ordre du jour, comme le projet de loi de finances pour 2026, ou encore le budget européen, le tout dans un climat géopolitique pesant pour l’agriculture.