Êtes-vous un bon employeur pour vos salariés agricoles ?
TNC le 07/10/2024 à 08:18
Pour le savoir, faites l'autodiagnostic en ligne proposé par la chambre d'agriculture de Bretagne ! Cet outil vise à interpeller, faire réfléchir et sensibiliser les éleveurs sur l'importance de la gestion des ressources humaines (management, communication, organisation du travail...) pour recruter et fidéliser plus facilement la main-d'œuvre.
En démonstration au Space 2024, lors d’un atelier expert à l’Espace pour demain, cet autodiagnostic « attractivité employeur » en élevage laitier, mis en ligne juste avant le salon est parti d’une enquête sur les conditions de travail des salariés agricoles.
L’organisation, le relationnel : deux points majeurs
« Laquelle mettait en évidence l’importance des éléments matériels (état de l’exploitation, présence d’un bureau, de vestiaires, salle de pause…), organisationnels (partage des tâches, plannings…) et relationnels (communication, reconnaissance…) », détaille Véronique Vannier, conseillère d’entreprise à la chambre d’agriculture de Bretagne, spécialisée dans les relations humaines et l’organisation du travail.
Suis-je un bon employeur ? « Le but est d’interpeller et faire réfléchir les éleveurs sur cette question, qu’ils puissent se situer sur cette thématique, et les sensibiliser aux facteurs rendant attractifs pour recruter et fidéliser les salariés agricolesplus facilement », explique-t-elle.
L’autodiagnostic, comment ça marche ?
Il suffit d’aller sur le site web Mon espace pro Bretagne, en accès libre et gratuit. Deux autodiagnostics sont pour le moment disponibles. Pour vous, producteurs laitiers, c’est le deuxième ! Cliquez sur « commencer », et c’est parti !
Après le rappel des objectifs – évaluer/améliorer « le management et la cohésion d’équipe » – vous pouvez vous tester sur les six thèmes ci-dessus, qui sont autant de leviers pour faciliter le recrutement et la fidélisation de la main-d’œuvre agricole.
Pour chacun, une série de questions, auxquelles répondre par « oui » ou « non », en un clic. Quelques exemples, parmi les plus parlants, des sujets abordés pour chaque axe :
– « aménager le lieu de travail » : possibilité de se loger à proximité, état de la cour de ferme, présence et entretien des toilettes, lavabos, douches, vestiaires, salle de pause, mise à disposition de vêtements de travail ;
– « promouvoir la santé et la sécurité au travail » : mise en place et à jour annuelle du Duerp, formations et temps d’échanges dans ce domaine, existence d’équipements pour réduire la pénibilité, fourniture d’EPI, fréquence des accidents du travail ;
– « favoriser l’ambiance et le travail en équipe » : journée d’accueil avec présentation de la structure, du poste, du collectif de travail, et visite du site, période d’adaptation en binôme, moments pour échanger régulièrement au sein de l’équipe ;
– « gérer la montée en compétence et donner des perspectives d’évolution professionnelle » : réalisation de fiches de poste, d’entretiens post-embauche puis annuels avec compte-rendus, fixation d’objectifs, accès à la formation ;
– « organiser le travail pour lui donner du sens » : planning hebdomadaire, sur plusieurs mois avec les week-ends et congés, horaires de traite, semaine de quatre jours, explication et participation aux évolutions de la structure ;
– « favoriser une gestion bienveillante et participative » : degré d’épanouissement dans le rôle de manager, passage de consignes, suivi de formations en management, gestion des tensions et conflits, niveau d’autonomie laissé, reconnaissance, moments conviviaux.
Inciter à creuser le sujet
À la fin, un score indicatif en pourcentage, avec le nombre de réponses plutôt favorables en termes d’attractivité de votre exploitation et de la main-d’œuvre qui y travaille, en particulier celle du ou des chefs d’exploitation, dont la vôtre, au regard des salariés en place ou qui pourraient être embauchés à l’avenir.
Pour aller plus loin, des liens vers diverses ressources (fiches, documents, guides, vidéos, résultats d’essais, etc. de l’idele, la MSA, de la plateforme Déclic’Travail, du RMT en agriculture…) sont proposés.
Parmi eux entre autres : « des vestiaires confortables et fonctionnels », « comment améliorer les conditions de vie au travail », « les obligations de l’employeur en termes de sécurité et de santé au travail », « motiver et fidéliser les salariés », « quel est le rôle de l’éleveur manager de salariés », « guide travail : s’organiser à plusieurs », « résultats d’essais rapprocher les traites », etc.
Les fiches notamment, pratico-pratiques, mettent en avant, pour toutes les solutions évoquées, le principe, leurs intérêts et limites, ainsi que leur mise en œuvre (délai, coût, compétences requises), avec si possible des témoignages d’agriculteurs. « Nous espérons que cet outil donnera envie, aux producteurs, de creuser ces problématiques. »
« Bon ou mauvais employeur : ça se sait vite »
Évolutif, il intégrera au fur et à mesure de nouvelles productions, ressources et questions, en évitant que ces dernières soient trop nombreuses pour que l’autodiagnostic s’effectue rapidement.
Celui-ci peut être fait avec les salariés, pour connaître leur vision et initier la discussion. Il peut aussi servir en formation ou dans des groupes d’éleveurs. L’idée est de garder l’approche filière pour que ce soit plus pointu et déclinable aisément sur le terrain.
Un robot ne change rien à un management déficient.
« Les producteurs minimisent parfois la gestion des ressources humaines. Il est pourtant essentiel de s’y intéresser, comme à chacun de ses salariés, individuellement. Rien qu’en Bretagne, 1 000 offres d’emploi sont à pourvoir dans l’agriculture. »
« Le monde agricole reste un petit milieu, où les informations circulent rapidement. Bon ou mauvais employeur, ça se sait très vite ! Attention à ne pas chercher que des agents de traite. De même un robot ne change rien à un management déficient. »