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Chute des prix et mauvaises récoltes plombent l’année agricole 2024


TNC le 12/12/2024 à 13:04
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Chute des volumes et des prix en production végétale en 2024 (© Adobe Stock)

Avec une baisse des prix qui s’est poursuivie sur les céréales en 2024, et une mauvaise récolte liée aux conditions météorologiques, la baisse de la valeur de la production agricole devrait avoisiner les - 7,5 %, estime l’Insee dans ses comptes prévisionnels de l’agriculture.

Après une forte augmentation des prix agricoles post-Covid et après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la tendance à la baisse se poursuit, indique l’Insee dans ses comptes prévisionnels de l’agriculture. Après une diminution de – 4,4 % en 2023, ils reculent à nouveau de – 4,2 % en 2024.

La météo impacte les volumes en production végétale

« Cette évolution serait pour l’essentiel le fait de la production végétale, dont la valeur baisserait de – 13,1 % sous l’effet d’une diminution conjointe des prix (- 6,8 %) et des volumes (- 6,8 %) », indique l’organisme de statistiques.

Les récoltes de céréales reculent en effet de – 16,3 %, tirées vers le bas par les faibles volumes de blé tendre (- 27 %) liés aux conditions météorologiques qui ont affecté la moisson mais aussi les semis, d’où une baisse des surfaces cultivées de – 11,8 % par rapport à 2023.

Les récoltes d’oléagineux sont en recul de 11,5 %, et celles de protéagineux de 22,4 %. Les volumes de vin souffrent également d’une forte diminution cette année, de l’ordre de – 20,5 %. En revanche, la production de fruits progresse de 1,2 %, celle de légumes de 4,3 %, et celle de fourrages bénéficie de la forte pluviométrie de l’année avec une augmentation de + 16,1 %

Des prix en baisse pour le blé et l’orge

Si les fruits, les légumes frais et le champagne voient leurs prix s’apprécier en 2024, le prix des céréales accuse une nouvelle baisse de 4,9 %, après une diminution déjà importante de 30 % l’année précédente (liée à une récolte record). Cette chute des prix concerne notamment l’orge (- 13 %) et le blé tendre (- 4,5 %) ; le maïs se redressant de 1,3 % après une forte chute (- 34,6 %) en 2023. Le prix des oléagineux progresse légèrement (+ 2,6 %) et celui des oléagineux augmente très nettement à hauteur de + 16 %, « sans permettre toutefois de compenser la perte en volume », précise l’Insee.

On constaterait également une forte baisse des prix du fourrage (- 34,8 %) et une diminution de – 5,5 % pour celui des pommes de terre.

Les prix baissent aussi en production animale (- 2,3 % toutes filières confondues) mais progressent légèrement pour les bovins en raison de la poursuite de la décapitalisation.

Valeur ajoutée en baisse malgré un recul du prix des engrais

Les prix des engrais et amendements chutent également de 35,5 % après une explosion en 2022 et 2023, ce qui contribue à une augmentation des volumes de + 7,4 %. Le prix du GNR est également en baisse de 13,4 %.

La diminution du prix des consommations intermédiaires ne permet cependant pas de compenser la baisse de la valeur ajoutée brute de la branche agricole (- 6,6 %), après une diminution déjà en 2023 (- 5,3 %).

En prenant en compte les subventions d’exploitation, qui s’élèvent à 8,6 milliards d’euros en 2024, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif (c’est-à-dire impôts déduits) diminuerait ainsi de 5,4 % en 2024, faisant suite à une baisse de – 4,8 % en 2023.

Une fois prise en compte l’inflation, cette baisse serait, en termes réels, de – 7,7 %, après une diminution de – 9,6 % en 2023. Les années 2021 et 2022 avaient été marquées par une augmentation respective de + 8,7 % et + 14,4 %, rappelle l’Insee.