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Coriandre bio : le préfet d’Occitanie maintient des plafonds contestés


AFP le 20/09/2024 à 13:58

La préfecture d'Occitanie a annoncé vendredi maintenir les plafonds limitant les aides à la production de coriandre bio, refusant d'accéder, sauf en partie pour les jeunes agriculteurs, à la demande des professionnels locaux qui ont démesurément semé l'épice en 2024.

En une année, les surfaces de coriandre bio semées en Occitanie ont été multipliées par sept pour atteindre environ 11 800 hectares (contre 1 800 l’an passé), de nombreux agriculteurs locaux, souvent en difficulté, comptant visiblement sur une aide Pac de 900 euros à l’hectare sur cette plante, pour sécuriser la trésorerie de leurs exploitations.

Face à cette situation, le préfet d’Occitanie a pris le 19 août un arrêté limitant drastiquement le plafond de surfaces potentiellement financées par cette aide, au grand dam de professionnels qui comptaient sur cette ressource.

« Cette demande massive et inédite, déconnectée des réalités du marché » ne pouvait être financée, a rappelé vendredi la préfecture. Les seules demandes pour la coriandre bio « représenteraient le versement d’aides de quelque 50 millions d’euros » et « consommeraient donc plus de crédits que l’enveloppe allouée au territoire régional toutes productions confondues », a-t-elle souligné.

Après concertation avec les syndicats agricoles, la préfecture a annoncé vendredi faire un geste en faveur des jeunes agriculteurs, acceptant de légèrement relever (de 3 à 9 hectares) les surfaces de coriandre bio susceptibles de recevoir les aides.

Mais cette décision est considérée comme largement insuffisante par les professionnels. « La situation reste très insatisfaisante », a déclaré à l’AFP Bernard Malabirade, président de la chambre d’agriculture du Gers, le département le plus concerné, 7 500 hectares de coriandre bio y ayant été semés sur les 11 800 de la région.

« On est en train de préparer avec nos avocats un recours contentieux » devant le tribunal administratif, a-t-il ajouté, jugeant la position de l’Etat « inadmissible » car, selon l’élu, « il a changé les règles du jeu en cours de route ».

En visite dans le Gers jeudi, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avait appelé l’Etat « à respecter ses engagements » sur ce dossier tandis que pour la Coordination rurale, son représentant gersois Lionel Candelon, a déclaré à l’AFP : « il faut payer 2024, l’Etat avait qu’à se réveiller avant, ils ont qu’à trouver le budget, ils se sont engagés sur ça, ils n’ont pas prévenu les gens en temps et en heure, maintenant il faut qu’ils paient ».