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Betteraves sucrières

Cristal Union prêt à accueillir de nouveaux planteurs au sud de Paris


TNC le 07/09/2023 à 11:15
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Hervé Fouassier et Olivier Duguet

À l'occasion du salon Innov-agri, les représentants de Cristal Union ont tenu à faire le point sur la campagne betteravière en cours et les perspectives pour le sud de Paris, qui s’annoncent plutôt encourageantes toutes les deux.

La coopérative Cristal Union se veut « résolument optimiste » pour l’avenir de la culture de la betterave, comme l’ont présenté, lors d’une conférence de presse sur Innov-agri, Hervé Fouassier et Olivier Duguet, agriculteurs et respectivement présidents des sections de Corbeilles-en-Gâtinais et Pithiviers/Toury (Loiret), représentant plus de 1 560 planteurs et 22 000 ha de betteraves sucrières. 

« Des perspectives de rendements prometteuses pour 2023 »

S’il est trop tôt pour livrer des estimations, les perspectives de rendements pour 2023 sont prometteuses dans le secteur, annonce Hervé Fouassier. « Avec la chaleur actuelle, cela s’engage bien pour la richesse. […] Nous avons eu une bonne implantation des betteraves cette campagne et une météo plutôt favorable. Les pluies ont pris le relai de l’irrigation, et l’état sanitaire des parcelles aujourd’hui est bon », explique-t-il.

« Globalement, la pression pucerons a pu être maîtrisée. L’ouest de la zone, du côté de l’Eure-et-Loir, semble toutefois concerné par la jaunisse. Là encore, il est difficile d’estimer l’impact sur le rendement, mais cela sera suivi et analysé. Le gouvernement doit, d’ailleurs, clarifier rapidement les modalités d’indemnisation des pertes pour les producteurs. Une indemnisation sans franchise, rappelle Olivier Duguet, afin d’asseoir les surfaces l’année prochaine. »

« Une erreur de ne pas avoir de betteraves dans son assolement »

Malgré l’arrêt des néonicotinoïdes, « les perspectives sont encourageantes pour les producteurs. Il y a une forte mobilisation des semenciers et de notre réseau d’expérimentation. La recherche avance avec des pistes identifiées dans le cadre du PNRI. D’ici 2 à 3 ans, la jaunisse sera derrière nous grâce à la sélection variétale », estiment les deux présidents. Autre facteur d’optimisme mis en avant : l’augmentation des prix de la betterave. « Le prix final était de 43,40 €/t à 16° pour la campagne 2022 (+ 14 €/2021) et l’objectif de prix à 45 €/t devrait être dépassé pour 2023 », comme présentés en juin dernier. 

Les deux présidents ont aussi tenu à rappeler « le fort virage technique » que s’apprête à aborder la culture de la betterave : 
– « des désherbages qui vont se simplifier avec le concept Conviso Smart (semences de betteraves Smart tolérantes à l’herbicide Conviso One), et permettre de réduire les IFT » ; 

– « un catalogue variétal qui s’étoffe chaque année avec des variétés plus performantes, plus résistantes à la cercosporiose… Des variétés davantage rustiques et résistantes aux bioagresseurs induisent aussi une meilleure résilience face aux stress climatiques » ; 

– « l’outil d’aide à la décision Cristal Cerc’OAD pour accompagner et simplifier la vie des producteurs dans la lutte contre la cercosporiose ». 

Hervé Fouassier et Olivier Duguet, lors du point presse de Cristal Union organisé le 6 septembre sur Innov-Agri. ( © Terre-net Média )

Tout cela fait que « la betterave a toute sa place dans les assolements au sud de Paris, elle doit tirer son épingle du jeu. C’est une culture de printemps qui permet de diversifier la rotation et de répartir les risques. Ses coproduits (écumes de sucrerie, pulpes de betteraves et vinasse) sont intéressants pour les agriculteurs et c’est une culture d’avenir qui capte beaucoup de carbone. Ne pas en avoir dans son assolement est une erreur », estime Hervé Fouassier. « De plus, nos portes sont ouvertes pour faire de la betterave. Nous avons des usines performantes, prêtes à accompagner le développement des surfaces », complète Olivier Duguet. La coopérative serait ainsi en capacité d’accueillir une augmentation de 20 % des surfaces au sud de Paris.

« Assurer l’avenir »

Afin d’accompagner ce développement et assurer l’avenir, la coopérative poursuit ses objectifs d’optimisation de la performance industrielle, alliée à sa stratégie de décarbonation. Ce qui induit de nombreux investissements pour réduire la consommation énergétique de ses outils notamment. « Une réduction de 10 % a, par exemple, été déjà atteinte sur le site de Pithiviers-le-Vieil grâce à l’optimisation des ateliers de cristallisation et d’évaporation, indique Olivier Duguet. Cette année, ce sont de nouvelles presses à pulpes qui ont été installées. Elles permettent d’augmenter le taux de matière sèche des pulpes surpressées, de récupérer davantage d’eau et de sucre réinjectés dans les circuits de fabrication et de faire des économies d’énergies pour la sucrerie, mais aussi pour l’unité de déshydratation Sidésup ».

Une refonte de l’atelier des presses à pulpes a également été entreprise sur le site de Corbeilles-en-Gâtinais au cours de l’intercampagne 2023. Un autre projet vise encore à « récupérer l’énergie résiduelle issue des eaux chaudes », ce qui pourrait réduire de 20 % la consommation énergétique à la tonne de sucre produit. C’est un investissement conséquent (environ 10 millions d’euros) certes, mais l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas », note Hervé Fouassier. Pour Cristal Union, la durabilité se traduit aussi par une réutilisation et une valorisation de 100 % de l’eau des betteraves. En ce qui concerne les secteurs de Pithiviers (80 % des surfaces de betteraves irriguées) et de Corbeilles-en-Gâtinais (50 %), 5 à 10 % des surfaces irrigables sont notamment irriguées avec cette eau. En parallèle, le site de Corbeilles-en-Gâtinais prévoit également de couvrir ses bassins d’irrigation de panneaux photovoltaïques pour atteindre l’autonomie électrique à horizon 2025.