De multiples atouts à valoriser
TNC le 03/09/2019 à 09:45
Aujourd'hui et dans les prochains jours, plus de 200 000 élèves, étudiants et apprentis font leur rentrée au sein d'un peu plus de 800 établissements publics et privés de l'enseignement général, technique et supérieur agricole. L'occasion de faire le point sur les principales évolutions, réformes, priorités et données chiffrées pour l'année scolaire 2019. Et de rappeler les atouts de l'enseignement agricole en termes de pédagogie et d'insertion professionnelle notamment.
Ce lundi 2 septembre 2019, ou dans les jours qui viennent selon les cas, c’est la rentrée pour 208 727 élèves de la 4e à la terminale, étudiants en BTSA ou école d’ingénieurs et apprentis de l’enseignement général, technique et supérieur agricole. Selon les dernières données du ministère de l’agriculture qui le pilote et y a consacré 37 % de son budget en 2017, le second réseau éducatif de France accueille en effet cette année 138 363 collégiens et lycéens, 35 278 étudiants et 35 086 apprentis au sein de 807 collèges/lycées situés sur tout le territoire, privés sous contrats pour près des trois quarts (60 % des effectifs), de centres de formation d’apprentis et de 19 établissements d’enseignement supérieur préparant aux diplômes de vétérinaires, d’ingénieurs agronomes et de paysagistes, publics à 60 % eux.
L’origine socioprofessionnelle des élèves s’est beaucoup diversifiée ces dernières décennies : en 1985, quatre sur dix étaient des enfants d’agriculteurs et de salariés agricoles, contre un sur dix aujourd’hui, 46 % des effectifs étant désormais représentés par des enfants d’ouvriers et d’employés. 46 % également sont des filles et celles-ci sont dorénavant majoritaires dans l’enseignement supérieur.
Retrouvez ci-dessous tous les chiffres clés de l’enseignement agricole pour cette rentrée 2019 :
Parcoursup et la réforme de l’apprentissage au menu
Quelles sont les nouveautés de cette rentrée 2019 ? Tout d’abord, les certificats de spécialisation, les formations post-Bac d’un an par apprentissage et les écoles privées d’ingénieurs ont intégré Parcoursup. 1 067 formations y sont incluses en 2019. Autre chantier : la poursuite de la mise en place de la réforme de l’apprentissage, en vigueur depuis le 5 septembre 2018, qui vise à augmenter le nombre d’apprentis et de CFA (centres de formation par apprentissage), même si dans ce domaine, l’enseignement agricole est plutôt un bon élève, l’effectif d’apprentis ayant doublé en 20 ans. Cette loi étend principalement jusqu’à 30 ans l’âge pour prétendre au dispositif et simplifie les démarches et l’accès aux aides pour les entreprises et les jeunes.
Une formation large mais personnalisée, concrète, avec l’acquisition de savoirs et de savoir-être
Cette nouvelle rentrée donne, par ailleurs, l’occasion de rappeler que l’enseignement agricole dispose d’un certain nombre d’atouts, qui sont aujourd’hui peu connus en dehors du monde agricole, notamment par les professeurs et conseillers d’orientation de l’éducation nationale et par les personnels des les centres d’information et d’orientation.
- Il prépare à plus de 200 métiers dans des secteurs variés, majoritairement en lien avec la nature mais pas seulement, dans les domaines de la production, de la transformation, de la commercialisation : agriculture, agroéquipement, agrofourniture, droit rural/gestion, agroalimentaire, forêt, paysage, aménagement de l’espace rural, environnement, énergie (40 % des formations) ; services à la personne et aux territoires (30 %) ; divers (général et technologique) (30 %).
- Il propose des filières générale (Bac S), technologique (Bac STAV) et professionnelles (Capa, BPA, bac pro), pouvant déboucher sur des études supérieures de haut niveau (BTSA, écoles de paysagistes, d’ingénieurs agricoles et agronomes, de vétérinaires, formation d’enseignants-chercheurs, licences professionnelles, masters, doctorats), par voie classique, en apprentissage ou en alternance (près de 48 000 étudiants pour cette dernière). Il dispense aussi des formations continues pour renforcer les compétences ou en acquérir de nouvelles au cours de sa vie professionnelle (15,9 millions d’heures stagiaires, cf. infographie ci-dessus; 40 % des stagiaires préparent un BPREA en vue, pour la majorité, d’obtenir la capacité professionnelle agricole et les aides à l’installation).
- Les établissements, à taille humaine (250 élèves en moyenne), permettent un accompagnement plus personnalisé et favorise la convivialité et les échanges entre les professeurs, les élèves et les parents.
- 60 % des élèves sont internes, ce qui est propice au travail scolaire, à la prise d’autonomie et à la sociabilisation.
- Les enseignements intègrent beaucoup de matières techniques et visent à répondre aux grands enjeux actuels du secteur en lien avec les attentes sociétales notamment (agro-écologie, développement durable, énergies renouvelables, bien-être animal, nouvelles technologies, dynamique des territoires). Les établissement agricoles participent au développement et à l’innovation agricole et alimentaire. Ils sont membres de réseaux mixtes technologiques et une centaine de leurs exploitations adhèrent au réseau Dephy. Les établissements de l’enseignement supérieur sont également partenaires d’instituts de recherche.
Lire aussi : Mieux prendre en compte l’eau et la biodiversité dans l’enseignement agricole
- Une large place est accordée aux enseignements concrets, via des travaux pratiques et collectifs, des expérimentations et la conduite de projets. Tous les lycées agricoles possèdent une ferme, gérée par un chef d’exploitation, un atelier technologique ou parfois une micro-entreprise. Près de 20 000 ha de cultures sont ainsi cultivés dans ces établissements, qui ont une mission de production mais également de commercialisation. Les élèves peuvent donc apprendre les gestes qu’ils auront à réaliser plus tard, dans des conditions réelles. Via le plan Enseigner autrement, ces exploitations et ateliers technologiques contribuent à promouvoir les systèmes associant performances technique, économique, sociale et environnementale. Les dispositifs Chef de projet de partenariat et Tiers temps permettent aux enseignements de consacrer une partie de leur temps à des projets et de solliciter des ingénieurs et des chercheurs.
- Une attention particulière est portée au sport (plus d’heures dédiées, sections sportives, associations para-scolaires), aux matières artistiques et socio-culturelles (enseignement obligatoire et activités péri-scolaires), aux actions citoyennes et aux échanges internationaux. Cela favorise la prise de responsabilité et le développement de la confiance en soi. Par conséquent, l’enseignement agricole ne dispense pas que des savoirs mais participe à la construction de l’individu et à son intégration dans la société. Par exemple, tous les ans, 18 000 jeunes partent étudier en Europe (86 % des mobilités) avec le programme Eramus+. 1 000 élèves environ choisissent de rester en France mais dans une section européenne, où une partie ou l’intégralité des cours est dispensée en anglais, allemand ou espagnol. 97 lycées offrent cette possibilité. D’autres jeunes font un stage sur un autre continent dans le cadre de la coopération internationale.
Une excellente insertion professionnelle
Surtout, le taux de réussite aux examens atteint 87,2 % (plus de 80 000 diplômes décernés en 2018, dont près de 30 000 baccalauréats) et 6 diplômés sur 10 (CAP, Bac pro, BTSA) poursuivent leurs études. Le taux d’insertion professionnelle est également très bon : 82 % après un Bac pro (conduite et gestion de l’exploitation agricole – système à dominante culture et agro-équipement principalement), 90 % après un BTSA (productions animales et technico-commercial essentiellement) et 93 % après des études supérieures longues. À diplôme et spécialité identiques, les diplômés ayant suivi la voie de l’apprentissage trouvent plus vite un emploi. Quant aux ingénieurs, 82 % sont embauchés au bout de six mois, la moitié en CDI, un taux qui monte à 100 % pour les vétérinaires un an après leur entrée dans la vie active. Il faut dire que l’enseignement dispensé permet de former des agriculteurs et des professionnels du secteur hautement qualifiés et capables de s’adapter aux nombreux enjeux qui se posent actuellement dans la plupart des filières.
Voir également : L’agriculture recrute
L’enseignement agricole a malgré tout encore un challenge de taille à relever : se faire davantage connaître pour attirer davantage de jeunes vers les formations qu’il propose. C’est pourquoi le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, a initié avec les ministres de l’éducation et du travail, une vaste campagne de promotion au dernier Salon de l’agriculture, sur les réseaux sociaux pour l’essentiel et en particulier sur Snapchat : 2 millions de personnes ont été touchées et les stories ont été vues 200 000 fois pendant le Sia. Début septembre, un site internet devrait voir le jour.