Des agriculteurs labourent une pelouse de la préfecture à Rouen pour protester

Des agriculteurs ont « labouré » la pelouse située devant la préfecture de Seine-Maritime, à Rouen, pour protester contre la hausse des taxes sur le gazole non routier (GNR), a-t-on appris des services du préfet jeudi, confirmant une information de Paris-Normandie.

« Un peu plus de 80 agriculteurs se sont rassemblés, mercredi soir, leur action a consisté à labourer une partie de la pelouse de l’esplanade Pasteur à l’aide d’un tracteur et d’une charrue tirée manuellement », a indiqué la préfecture à l’AFP.

« L’action s’est déroulée dans le calme, sans nécessiter l’intervention des forces de l’ordre et les derniers participants ont quitté les lieux aux alentours de 23 h », a-t-on précisé.

Les agris @fnsea 76 et @Jeunesagri76 réussissent le labour challenge imposé par le ministre @BrunoLeMaire. Non à la de taxation du gnr sans autres solutions alternatives. pic.twitter.com/s7kxJLGQVb

— FNSEA76 (@FNSEA76) September 13, 2023

D’après Simon Huet, responsable de la FNSEA 76, « une centaine d’agriculteurs étaient présents » pour ce rassemblement organisé par son syndicat agricole et les Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime (JA 76). Il y avait « un double mot d’ordre : d’une part s’opposer au projet de suppression progressive de la niche fiscale sur le gazole non routier qui entraînerait mécaniquement une hausse de charges, d’autre part sur la volonté du ministère de l’économie de rouvrir le chantier de la loi Egalim » visant à protéger les revenus des agriculteurs, a précisé M. Huet.

Selon M. Huet, depuis cette action menée devant la préfecture, « le gouvernement a communiqué différemment sur le GNR : à l’horizon 2030, le reste à charge pour les agriculteurs serait à environ 20 euros de l’hectolitre contre environ 3,86 euros aujourd’hui ».

Jeudi matin, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a déclaré sur LCP que ce n’était « pas la fin de la défiscalisation du GNR ». « Le GNR c’est 1,3 milliard, il est proposé de réduire cette année de 5 %, c’est à dire de 70 millions et ça retourne à l’agriculture » a détaillé le ministre.

« L’objectif c’est qu’aucun agriculteur ne soit perdant et que l’argent lié à cette défiscalisation revienne à l’agriculture, pour aider à la transition » a-t-il ajouté.