Des députés se mobilisent contre l’« agribashing »
AFP le 17/10/2019 à 11:47
Choqués par les intrusions dans les élevages, des députés de droite et de gauche souhaitent mettre en débat la relation Homme-animal pour réhabiliter l'action du monde agricole et contrer la communication des anti-viande.
« Quand on parlait il y a quelques années de l’évolution du bien-être animal, on n’imaginait pas qu’un jour cela se traduirait par des intrusions, des agressions », a expliqué mercredi lors d’une conférence de presse l’élue LREM de Vendée Martine Leguille-Balloy, pour qui « une limite inacceptable a été atteinte : aujourd’hui, pour protéger les animaux, on agresse les hommes ». « On doit dénoncer les exploitations qui ne sont pas exemplaires, mais nous arrivons dans un système où c’est « tous pourris » », a regretté Véronique Louwagie (LR, Orne), Frédéric Descrozaille (LREM, Val-de-Marne) pointant « l’incompréhension et l’exaspération » du monde paysan face à cet « agri-bashing », ou le dénigrement systématique des agriculteurs.
« Depuis toujours, le bien-être animal est au cœur du métier des agriculteurs. Ils soignent, élèvent des animaux 24 heures sur 24, c’est leur vie, leur passion. Il faut que nous, parlementaires, on réagisse pour réconcilier la société avec son agriculture », a ajouté l’élu LREM du Finistère Didier Le Gac.
Pour ce faire, une dizaine de députés (LREM, LR, PS et PCF) ont conçu une première initiative : un colloque le 13 novembre à l’Assemblée sur le thème : « Quelles relations entre l’Homme et les animaux dans la société actuelle ? »
Conférence de presse ce jour pour annoncer le colloque -transpartisan- que nous organisons le 13 novembre à @AssembleeNat avec @marclefur sur les relations homme-animal et pour dire STOP aux mouvements anti-élevages ou anti-spécistes @agriculteursBzh @leszhomnivores #agribashing pic.twitter.com/7miRXLeb8x
— LE GAC Didier (@didierlegac) October 16, 2019
Colloque le 13 novembre
Parmi les intervenants, l’ex-vice-président du Conseil d’État Renaud Denoix de Saint Marc, l’ancien dirigeant de l’Organisation mondiale de la Santé animale Bernard Vallat, le spécialiste des mouvements antispécistes Hervé Le Prince ou le philosophe Francis Wolff. Un agriculteur victime d’intrusion doit également venir témoigner.
Ce colloque est « un moyen de nous armer intellectuellement, de montrer au monde agricole qu’on ne prend pas cette question à la légère et de savoir ce qui se cache derrière un certain nombre d’actions menées dans les élevages », explique le vice-président de l’Assemblée Marc Le Fur (LR).
Selon les organisateurs, d’autres initiatives pourraient suivre. Marc Le Fur évoque notamment la question du retrait d’internet des images filmées dans les élevages après intrusions, et celle d’une possible évolution du Code pénal. Frédéric Descrozaille suggère une enquête parlementaire pour « mieux connaître la stratégie et le financement » des mouvements activistes. Le Sénat a adopté début octobre une proposition de loi LR élargissant « le délit d’entrave », pour répondre aux nouvelles formes d’actions des militants de la cause animale. Le texte doit encore être examiné par l’Assemblée.
Lire aussi : Le gouvernement condamne l’incendie d’un élevage hors sol dans l’Orne
et également : Jusqu’à six mois de prison ferme requis contre 14 militants animalistes