Des disparités voire des tensions chez les importateurs et exportateurs majeurs
TNC le 14/04/2022 à 18:01
Le ratio stocks/utilisations permet de juger du niveau de réserves de grains d’un pays face à ses besoins potentiels. Il devrait atteindre un seuil plutôt confortable en 2021/22 à l’échelle mondiale pour le blé comme pour le maïs, mais cela masque de fortes disparités voire des bilans tendus chez les principaux pays acteurs des marchés céréaliers.
Le conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgriMer s’est intéressé aux ratios stocks finaux/utilisations, calculés à partir des estimations que le Conseil international des céréales (CIC) a établies mi-mars pour la campagne de commercialisation 2021/22.
Cet indicateur permet d’évaluer le niveau de réserves de grains face aux besoins potentiels. La FAO considère qu’il doit dépasser le seuil de 17-18 % pour que la sécurité alimentaire mondiale puisse être assurée.
Et en blé tendre, le ratio mondial s’annonce plutôt confortable pour 2021/22, à 37 %. « Il y a par contre de fortes disparités selon les pays », relève Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer.
Chez les principaux importateurs, d’abord. Certains pays comme l’Indonésie, le Japon, la Turquie et l’Égypte ne dépassent pas les 20 %, quand l’Algérie atteindrait 63 %. La Chine, forte de ses imposantes réserves stratégiques, dépasse sa moyenne quinquennale et culmine à 93 %.
Le rapport stocks/utilisations est aussi particulièrement variable chez les exportateurs de blé. À respectivement 10 % et 11 %, le Kazakhstan et l’Union européenne ne disposent « que d’un mois de consommation disponible ».
Le Canada et les États-Unis sont en perte de vitesse, et les niveaux progressent pour l’Australie et l’Argentine.
Une situation apparemment confortable en maïs, mais tendue chez les principaux acteurs du marché
Sur le marché mondial du maïs, le ratio stocks/utilisations est évalué à 24 %, comme pour la campagne 2020/21, soit 5 points de moins que sur la moyenne quinquennale.
C’est une situation « qui peut paraître confortable, mais qui est tendue à la fois chez les grands importateurs et chez les grands exportateurs », alerte Marc Zribi.
Pour les premiers, la situation est critique pour le Japon et le Mexique, et très tendue pour l’UE-28 et le Vietnam. Pour les seconds, le ratio chute au Brésil, aux États-Unis et en Argentine par rapport à la moyenne quinquennale.
Seule l’Ukraine voit cet indicateur au plus haut (127 %), du fait des volumes importants qui n’ont pas pu être exportés et sont contraints d’être stockés intra muros.
Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.