Des enjeux stratégiques pour la Coopération Agricole
TNC le 25/01/2021 à 12:50
Malgré les particularités de l’année 2020, la Coopération agricole a conduit un travail de réflexion pour prendre en compte les évolutions de son périmètre et les attentes des adhérents, notamment en matière de retour de valeur. Un sujet particulièrement d’actualité, alors que les négociations commerciales s’avèrent une fois encore difficiles.
Avec l’évolution de son périmètre ces dernières années et l’intégration des secteurs laitier et viticole, la Coopération agricole a revu en 2020 son ambition commune. « C’est notre raison d’être que nous avons redéfinie, explique Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Nous sommes les bâtisseurs solidaires d’une alimentation durable et de territoires vivants », a-t-il expliqué à l’occasion de ses vœux à la presse, présentés le 21 janvier.
Une raison d’être qui se décline en axes stratégiques : performance solidaire, alimentation durable et territoires vivants avec, en transversal, « la pérennité de notre modèle coopératif », et la lutte contre le changement climatique. « L’objectif est de faire la preuve de ce que nous allons mettre en place », poursuit le président de la Coopération agricole.
En 2021, cette vision devra être déclinée à l’échelle des territoires, notamment dans le cadre des élections à venir (régionales et départementales), qui seront l’occasion de « pouvoir exprimer nos enjeux forts, en lien avec ce que sont aujourd’hui les attentes des territoires et collectivités », explique Dominique Chargé.
Demandes de déflation : la grande distribution craint la baisse du pouvoir d’achat
Si cette stratégie doit permettre aux agriculteurs de vivre correctement de leur métier, et de « produire un revenu à l’ensemble des acteurs », les négociations commerciales en cours avec la grande distribution constitueront, cette année encore, un véritable challenge pour assurer la prise en compte des coûts de production par les enseignes, indique la Coopération agricole.
« On voit ressurgir le spectre de la baisse de la consommation face à la baisse du pouvoir d’achat » de la part des distributeurs, explique Dominique Chargé, qui fait état d’une demande de déflation générale de 2 %. Or, la hausse des charges est manifeste pour les producteurs et pour certaines filières animales, où les coûts de l’alimentation sont en nette hausse.
Dans d’autres secteurs, qui avaient constaté une amélioration l’année dernière avec l’application de la loi Egalim, on risque même un retour en arrière, s’inquiète le président de la Coopération agricole, citant notamment la filière laitière.
Un comité de suivi des relations commerciales est prévu cette semaine. En attendant, le ministre de l’agriculture a décidé de mettre la pression sur les distributeurs et prévoit de demander une augmentation des contrôles de la DGCCRF, donnant 15 jours aux enseignes pour se conformer aux dispositions de la loi Egalim, particulièrement en ce qui concerne la prise en compte des indicateurs de coûts de production dans les contrats.