Des exports de céréales françaises toujours à la peine
TNC le 13/02/2025 à 16:30
Le recul des exports céréaliers français sur la campagne de commercialisation 2024/25 se confirme, même si les perspectives s’améliorent pour les orges grâce au retour aux achats de la Chine, notamment.
Entre des disponibilités à l’export limitées et une faible compétitivité, la campagne d’exportations est décidément bien morose pour les céréales françaises.
La France n’a ainsi exporté que 4,4 Mt de blé tendre sur la première moitié de la campagne 2024/25 (de début juillet à fin décembre) : c’est 35 % de moins que la campagne précédente sur la même période. Les expéditions d’orges françaises ont aussi baissé de 35 % d’une campagne à l’autre sur cette période, à 2,2 Mt. Le retard est bien moindre en maïs : – 4 %, à 1,7 Mt.
Uniquement sur le mois de décembre, les exportations sont en baisse de 54 % par rapport à décembre 2023 pour le blé tendre, en hausse de 24 % pour les orges et en hausse de 11 % pour le maïs.
En blé tendre, « on n’est pas très compétitifs par rapport aux origines mer Noire, notamment la Russie, très présente vers les pays du Maghreb et vers les pays d’Afrique subsaharienne », rappelle Habasse Diagouraga, chargé d’études économiques sur les céréales chez FranceAgriMer, lors d’une conférence de presse consacrée aux marchés céréaliers.
Il pointe l’absence de l’Algérie et de la Chine aux achats de blé français en ce début de campagne et note que les exportations vers le Maroc, premier client sur 2023/24, sont « très en retard » et n’atteindraient que 1,2 Mt à 1,5 Mt cette campagne contre 2,8 Mt celle passée.
Baisse pour le volume de blé tendre exporté vers les pays tiers
Ce mois-ci, FranceAgriMer a d’ailleurs réduit de 100 000 t son estimation des volumes de blé tendre qui seront exportés vers les pays tiers (hors de l’UE) sur l’ensemble de la campagne 2024/25, à 3,4 Mt. Soit 67 % de moins que sur 2023/24. Les volumes exportés vers l’UE resteraient stables d’une campagne sur l’autre.
Notons tout de même que la Russie a mis en place un quota restreignant ses exports céréaliers entre le 15 février et le 30 juin, ce qui pourrait laisser un peu de place au blé français vers les pays tiers.
Du côté des orges, c’est à la hausse (+ 100 000 t) que FranceAgrimer a revu sa projection pour les exports vers les pays tiers sur 2024/25, car les perspectives semblent s’améliorer.
« La Chine est revenue et a fait de gros volumes récemment », et plusieurs autres pays sont de retour dans les programmes de chargement portuaire : des bateaux d’orges françaises sont annoncés en direction de la Jordanie, de la Tunisie et du Maroc.
D’après ces nouvelles prévisions, la France exporterait 2 Mt d’orges vers les pays tiers cette campagne, ce qui reste 47 % de moins que sur 2023/24.