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Rémunération des agriculteurs

Didier Guillaume prêt à durcir le ton face à « ceux qui ne jouent pas le jeu »


AFP le 22/10/2019 à 15:32
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« Le compte n'y est pas » quant à la rémunération des agriculteurs, a affirmé lundi le ministre de l'agriculture, Didier Guillaume lors d'un bilan de la loi Alimentation, qui devait rééquilibrer les relations commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs.

« I l n’est plus possible que les agriculteurs soient rémunérés à un prix inférieur à ce que ça leur revient », a déploré Didier Guillaume lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres. « Quand un producteur de lait vend un litre de lait à 33-34 centimes, la construction du prix du litre de lait fait qu’il est à 39 centimes dans le contrat de filière, on le retrouve à un euro dans la GMS (les supermarchés, ndlr), le compte n’y est pas », a-t-il expliqué. « Il faut absolument que tout le monde joue le jeu, peut-être que les coûts de production dans certaines filières sont arrivés un peu tardivement, (…) maintenant ils sont là, tout le monde sait à quoi s’en tenir, donc pour ceux qui ne joueront pas le jeu, il faudra durcir les choses, les durcir politiquement », a-t-il assuré.

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La secrétaire d’État à l’économie, Agnès Pannier-Runacher, a pour sa part rappelé que les autorités contrôlaient l’ application du seuil de revente (SRP) et de la limitation des promotions : « La DGCCRF effectuera 6 000 contrôles d’ici la fin de l’année, elle en est aux alentours de 3 500 aujourd’hui ». Par ailleurs, la secrétaire d’État a assuré que le SRP n’avait causé qu’une hausse des prix de 0,3 % pour les consommateurs « contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là ». Grâce à cette augmentation de 0,3 % des prix, « vous avez en fait de la valeur qui a été redonnée notamment aux produits frais transformés, le lait et dans certaines filières de produits semi-brut », même si, « bien sûr, ce n’est pas suffisant », a-t-elle admis. Selon le ministre de l’agriculture, « il n’y a jamais eu autant (…) de conversion en bio » que depuis le vote de la loi il y a un an, et « 71 % de la restauration collective met des produits sous signe de qualité et des produits bio » dans ses menus.

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