En 2020, les espoirs de visibilité douchés par la pandémie de Covid-19
TNC le 30/12/2020 à 06:09
Alors que l'année 2020 commençait plutôt bien pour la filière laitière, avec des perspectives de marché plutôt haussières, les espoirs de visibilité et de meilleure valorisation du lait ont été douchés par la pandémie de coronavirus. Une pandémie qui a chamboulé défavorablement l'équilibre offre-demande de produits laitiers et qui a rajouté une bonne dose d'incertitude pour les mois qui viennent.
Pour une fois que le contexte était plutôt haussier… L’année 2020 semblait démarrer sur une bonne dynamique pour la conjoncture laitière. Demande dynamique, offre peu abondante : l’équilibre jouait, il y a un an, en faveur des producteurs. En janvier dernier, il n’y avait que le Brexit – toujours lui – qui laissait encore quelques spécialistes de la filière dans le doute. Ça aurait donc été trop beau pour que cela se concrétise franchement par la suite.
La suite, tout le monde la connaît : l’expansion mondiale de la pandémie de coronavirus a vite douché les espoirs de tous ceux qui espéraient une année plus sereine. Dès début mars, la Covid-19 et le confinement de milliards de personnes dans le monde désorganisaient complètement les marchés et ralentissaient la hausse du prix du lait.
Le mois suivant, l’Institut de l’élevage enregistrait une baisse de 30 €/1 000 l sur le prix de base.
Dans ce contexte, de nombreux acteurs s’interrogent sur les possibilités de donner plus de visibilité sur les prix, en particulier pour les producteurs. Chez INTL FCStone, on défend par exemple une fixation à l’avance du prix du lait, déjà mise en œuvre par différentes laiteries allemandes. En France, Sodiaal est la première à vouloir expérimenter le marché à terme pour ses adhérents.
En attendant, même si le scénario catastrophe semble avoir été évité pour les produits laitiers, les éleveurs dénoncent « la roulette russe » ou plutôt les enchères inversées sur le prix du lait.
Depuis la mondialisation de la pandémie et le premier confinement, c’est donc « l’imprévisibilité » qui demeure. Un contexte qui n’empêche pas la France de conserver, selon FranceAgriMer, sa première place dans la course à la compétitivité du lait de vache.