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En attendant le gouvernement, la FNSEA et JA avancent sur la loi d’orientation


TNC le 29/08/2024 à 14:59
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Pierrick Horel et Arnaud Rousseau, présidents de Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, lors de la conférence de presse du 29 août 2024. (© TNC)

Les deux syndicats agricoles alertent sur la nécessité de répondre rapidement aux difficultés que rencontrent les agriculteurs, sur le plan conjoncturel comme sur le plan structurel, et travaillent sur le texte de la loi d’orientation agricole qui doit apporter plusieurs réponses à la crise.

Après les mobilisations qui avaient alerté sur les grandes difficultés que traverse le secteur agricole, la récolte catastrophique de l’été et les crises sanitaires, couplées à des mesures dont la mise en place s’éternise, appellent à des solutions urgentes, ont expliqué les syndicats agricoles majoritaires ce 29 août.

Pour aider les agriculteurs à passer le cap, « nous demandons, très rapidement, à bénéficier de prêts de trésorerie bonifiés », avec le concours de la BPI, rappelle Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Cet engagement, pris par le Premier ministre lors de la crise, n’est actuellement pas tenu, dénoncent les deux syndicats. Or il y a urgence, car les décisions pour la campagne à venir se prennent dans les semaines qui viennent, insiste le président de la FNSEA.

Ce dernier s’inquiète, en parallèle, de l’évolution de la FCO et de la MHE, d’autant plus que de gros salons agricoles approchent, et demande « des vaccins pour l’ensemble des ovins et bovins, avec une prise en charge totale par l’Etat ».

Une loi d’orientation agricole plus complète

Au-delà de la conjoncture actuelle, « la situation nous oblige à proposer quelque chose pour la suite », explique Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs. Les demandes portées lors des mobilisations de l’automne et du début de l’année ont été rassemblées dans le texte de loi d’orientation, que les deux syndicats ont complété.

Autour de six piliers- souveraineté alimentaire, accompagner la transition, garantir un revenu et de la compétitivité, proposer un métier attractif, orienter la transmission et simplifier l’installation, alléger les contraintes-, cette « loi pour entreprendre en agriculture » vise « à donner une réelle ambition à l’agriculture française et ainsi redonner de la visibilité aux femmes et aux hommes qui font vivre les territoires ».

Les syndicats y ont ajouté des mesures fiscales, notamment la déduction fiscale et sociale de 150 € par bovin déjà promise, la réintégration fiscale de la dotation pour épargne de précaution, et la mesure sur le TO-DE.

La FNSEA et JA ne souhaitent pas, en revanche, d’un « Egalim 4 », mais toujours une réelle construction du prix en marche avant. « On veut sécuriser la matière première agricole partout, pour tous les acteurs. Rien de nouveau mais on veut que ça aille très vite au regard du timing pour les négociations commerciales », expliquent les deux présidents.

« Ce n’est ni plus ni moins qu’un packaging de la « preuve d’amour » que tout le monde s’accordait à nous donner au moment des mobilisations, quand tout le monde s’accordait à dire qu’on avait besoin des agriculteurs », souligne Pierrick Horel.

Les deux syndicats veulent croire en l’efficacité du travail parlementaire, et à la réactivité des pouvoirs publics, mais si, après les mobilisations d’ampleur, « on n’est capables de répondre aux revendications des agriculteurs, la réponse sera la désespérance et la colère », prévient Arnaud Rousseau. « Les agriculteurs ont beaucoup de travail en ce moment, l’automne sera l’heure des conclusions », ajoute-t-il.

Il s’agit aussi « de proposer un avenir pour l’agriculture, dans un moment où on ne parle plus d’Europe dans ce pays. La France n’est pas suffisamment présente à Bruxelles sur ce sujet », et « c’est un vrai crève-cœur » tant l’échelon européen est essentiel pour l’agriculture, déplore également le président de la FNSEA.