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Mobilisation des agriculteurs

Face à la colère des agriculteurs, la gauche cible le libre-échange


AFP le 25/01/2024 à 11:45

La gauche, par la voix de François Ruffin, Jean-Luc Mélenchon ou Marie Toussaint, a continué à cibler jeudi les accords de libre-échange économiques pour tenter d'apporter des réponses à la colère des agriculteurs. (Article mis à jour à 13h30)

« Il faut l’exception « agriculturelle », c’est une sortie du libre-échange », a martelé le député insoumis de la Somme François Ruffin sur RMC/BFMTV. L’exception agriculturelle serait modelée sur l’exception culturelle française, qui permet de protéger les oeuvres culturelles françaises des règles de libre-échange. « Je ne suis pas d’accord pour faire rentrer l’agriculture dans la grande machine à laver de la mondialisation », a ajouté François Ruffin.

« Il faut la fin des accords de libre-échange », a pour sa part plaidé la tête de liste des Ecologistes aux élections européennes Marie Toussaint sur franceinfo. « Quand on signe un accord avec la Nouvelle-Zélande, avec le Mercosur, on voit qu’on est en train d’imposer aux agriculteurs une concurrence déloyale », a-t-elle ajouté. Les agriculteurs demandent le « refus clair » des accords de libre-échange, notamment avec le Mercosur.

Dans un billet de blog publié jeudi, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a estimé que le libre-échange était de fait « ici mis en cause de plein fouet » par le mouvement des agriculteurs. Il a regretté que l’Union européenne « travaille sans trêve » dans l’intérêt d’un lobby agro-industriel soucieux de productions allant « vers le marché mondial et complètement intégrées au commerce et la finance mondiale ». Les agriculteurs demandent le « refus clair » des accords de libre-échange, notamment avec le Mercosur.

François Ruffin a annoncé qu’avec son collègue du Modem Pascal Lecamp il allait envoyer « ce matin » une lettre à Emmanuel Macron pour l’enjoindre à « dire clairement stop à l’accord sur le Mercosur ». Les signataires de cette proposition transpartisane « viennent de tous les bords sauf du Rassemblement national », a-t-il précisé.

En décembre, le Mercosur et l’Union européenne ont dit vouloir conclure « rapidement » un accord commercial entre les deux blocs. Un traité a été signé en 2019, après vingt ans de négociations complexes, mais il n’a toujours pas été finalisé.

Après une rencontre avec le président brésilien Lula à Dubaï, en marge de la COP28, Emmanuel Macron avait jugé l’accord « mal rapiécé », estimant qu’il « ne prenait pas en compte la biodiversité et le climat ».

François Ruffin a enfin continué de plaider jeudi pour un meilleur contrôle des barrières commerciales avec l’Ukraine, avec qui des accords ont été passés par l’Union européenne après l’invasion de la Russie. « J’appelle à ce que ça soit vraiment du transit » pour les marchés nord-africains « et que ce ne soit pas pour nourrir les marchés européens », a-t-il insisté. L’élu de la Somme a précisé que ce transit des denrées ukrainiennes était synonyme pour lui d’interdiction pour l’agroalimentaire français d’acheter du blé ou du poulet ukrainien.