FNSEA et JA demandent un rendez-vous en urgence à François Bayrou
AFP le 13/12/2024 à 20:19
La FNSEA sollicite « un rendez-vous en urgence » avec François Bayrou, nommé vendredi Premier ministre, à qui le premier syndicat agricole demande « un engagement fort » pour l'agriculture « dès les tous premiers moments de sa prise de fonction ».
« Dans le contexte de crise économique, sociale et morale qui frappe de plein fouet le monde agricole », le syndicat et son allié, les Jeunes Agriculteurs (JA), « sollicitent un rendez-vous en urgence pour lui demander la reprise immédiate des travaux permettant de respecter les promesses faites » lors du mouvement de protestation du secteur l’hiver dernier, selon un communiqué.
Après le hiatus de la dissolution en juin, la chute du gouvernement Barnier a suspendu à nouveau la concrétisation de mesures alors promises aux agriculteurs, qui mi-novembre ont relancé leurs actions.
« J’attends de François Bayrou un engagement fort sur les sujets agricoles dès les tout premiers moments de sa prise de fonction », a déclaré vendredi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.
« Il connaît toutes les solutions qui sont sur la table. Je lui ai adressé un courrier pour les lui rappeler. Revenu, moyens de production, simplification,… nous avons urgemment besoin de concrétisations, de visibilité et d’engagement sur ces mesures, » a-t-il énuméré.
FNSEA et JA appellent « avec une certaine gravité (…) à une inscription rapide à l’examen au Parlement de dispositions fiscales attendues avec impatience pour améliorer la compétitivité et la résilience des exploitations ».
Le projet de loi de finance présenté par Michel Barnier comportait notamment des allègements de charges pour les travailleurs occasionnels, des aides à l’installation, l’adoption d’une réforme des retraites des agriculteurs…
M. Bayrou pour sa part met souvent en avant ses origines paysannes. Il posait d’ailleurs au volant d’un tracteur lors de sa campagne présidentielle en 2007.
Lors d’une visite au salon de l’agriculture en 2018, le président du MoDem s’était défini comme « très proche, très intime » des agriculteurs. Il partageait alors au moins en partie leurs craintes d’un éventuel accord de libre-échange UE-Mercosur – sujet six ans plus tard à nouveau au coeur de la colère agricole.
« Je pense qu’ils ont raison sur un point : on ne peut pas fixer aux agriculteurs européens des règles qui ne sont pas respectées par les autres », avait-il dit, évoquant notamment l’usage de certains produits phytosanitaires en Amérique du Sud.