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Coronavirus

FNSEA : Les Français ont « complètement changé leur mode de consommation »


AFP le 10/04/2020 à 14:25

Avec le coronavirus, les Français « ont complètement changé leur mode de consommation », provoquant une réorganisation générale de l'approvisionnement alimentaire, a estimé vendredi la présidente de la FNSEA Christiane Lambert.

« Avoir une augmentation de 140 % des ventes de farine la semaine dernière, ou de 99 % des pâtes, c’est incroyable en termes de changement, mais on a suivi » a déclaré la présidente du principal syndicat agricole sur France Inter.

« Il y a eu beaucoup plus d’achats, des achats de précaution de la part de Français qui ont peur de la pénurie, qui ont peur de manquer, qui sortent moins souvent, donc achètent des produits secs qui se conservent, remplissent les placards de produits qui peuvent durer longtemps, il y a moins de fromages, moins de viande », a-t-elle dit.

Après la fermeture des restaurants, des cantines, « les modes d’achat ont changé aussi, les lieux d’achats, beaucoup plus dans les « drive », pour ne pas avoir de contact. Le vin a augmenté de 65 % en achats drive ce qui ne s’était jamais vu » a-t-elle précisé.

Globalement, les prix sont restés stables sauf sur certains fruits et légumes frais, qui représentent 12 % des dépenses. « S’il y a une augmentation sur 12 % des produits, ça représente 12 à 15 euros par mois et par ménage pour manger des fruits et légumes français », a calculé la dirigeante de la FNSEA. « C’est quelque chose de supportable pour soutenir l’agriculture française qui en a bien besoin », a-t-elle estimé.

Selon elle, si des asperges ou des fraises ont été jetées ou sont restées dans les champs non récoltés, c’était essentiellement un problème de prix trop bas proposé par la distribution.

« Quand ce n’est pas rentable, les agriculteurs ne récoltent pas », a-t-elle dit, se félicitant de la prise de conscience de la distribution : « Tout est réuni pour que les fruits et légumes soient récoltés maintenant».

Elle s’est, à ce titre, félicitée de « l’osmose » entre producteurs, syndicats, coopératives, industriels, transporteurs, et du renforcement du dialogue avec les distributeurs qui ont permis de « faire en sorte qu’il n’y ait pas de pénurie ».

Tout en défendant la poursuite d’un modèle de production industriel pour alimenter la distribution, « puisque les Français font à 75 % leurs courses dans la grande distribution », elle a salué les valeurs de « proximité ».