Formés par l’enseignement agricole, ils ont trouvé très vite un emploi
TNC le 28/09/2021 à 17:52
76 % des CAP, 82 % des Bac pro et 90 % des BTS agricoles sont en poste dans les trois ans qui suivent l'obtention de leur diplôme, selon une enquête du ministère de l'agriculture de 2019. Les chiffres le montrent : le taux d'insertion professionnelle de l'enseignement agricole est très bon. La meilleure preuve encore : celle apportée par des témoignages d'anciens élèves.
Après son Bac pro et sa licence dans l’enseignement agricole, Alexyane Rebel a trouvé tout de suite un emploi. Une insertion professionnelle rapide qui s’explique, selon elle, par « les nombreux stages et rencontres de professionnels », qui ont jalonné son cursus, ainsi que par « la possibilité de s’impliquer dans la vie associative ». Pour rendre la pareille, elle est régulièrement en lien avec les élèves et l’équipe pédagogique du lycée agricole de Lyon-Dardilly où elle a étudié et vient témoigner lors des portes ouvertes. « Il faut communiquer davantage auprès des parents qui ont tendance à diaboliser ces filières » pensant qu’elles sont réservées aux jeunes en difficulté et n’offrent pas beaucoup de débouchés.
Dominique Badets, qui a fait tout son parcours pro (postes d’enseignant et d’encadrement) dans l’enseignement agricole, met aussi en avant ce partenariat entre les lycées agricoles et le monde professionnel. Les anciens élèves, par exemple, font découvrir leur métier via des interventions ou en prenant des stagiaires. À l’inverse, les établissements montrent les actions qu’ils mènent. « Nombreux sont ceux qui forment sur l’ensemble d’une filière, de la production à la commercialisation », grâce à de fréquentes mises en situation, autre facteur permettant selon Dominique Badets de s’insérer plus facilement dans le milieu professionnel.
« Autonomes, adaptables, donc employables »
Inscrite dans une boîte d’intérim après son BTS Anabiotech (analyses agricoles biologiques et biotechnologiques), Laëtitia Perrera s’est vue proposer 15 jours plus tard une mission dans un grand labo. Aujourd’hui, elle y travaille toujours en CDI. « Avec tous mes stages, je me sentais prête pour effectuer la majorité des tâches qu’on pouvait me confier », met elle en avant. Tout est allé encore plus vite pour Xavier Grandjean : il a été embauché dès le lendemain de son apprentissage dans l’entreprise avec laquelle il était en contrat. « Souvent plein de filières différentes se côtoient dans un même lycée agricole, ce qui favorise la curiosité et l’ouverture d’esprit », des qualités appréciées des recruteurs.
L’insertion professionnelle se joue dès le collège !
Il estime cependant que « l’insertion professionnelle se joue dès le collège, au sein duquel malheureusement elle n’est que rarement abordée ». « Cela pourrait pourtant aider à l’orientation. D’autant que les collégiens s’en soucient peu. Je me souviens, ce qui me préoccupait surtout, c’était de ramener de bonnes notes », appuie Alexyane Rebel. Cela pourrait peut-être notamment attirer des jeunes dans des filières sous tension, comme celles de la production agricole.
« Nos jeunes ont beau être employables, autonomes et adaptables, ils sont trop peu nombreux dans cette branche. Or, nous sommes fréquemment sollicités par les entreprises qui cherchent à recruter. Pourtant, une fois embauchés, ils sont heureux et épanouis dans leur métier », explique Dominique Badets. Mais les employeurs doivent aussi s’adapter à un nouveau public, non issu du milieu agricole, fait-il remarquer, et leur laisser le temps d’apprendre les connaissance théoriques et surtout les savoir-faire. Le plus important étant qu’ils soient curieux et motivés.
Témoignages issus du webinaire du Cneap (Conseil national de l’enseignement agricole privé) de juin 2021, intitulé « L’enseignement agricole, en route vers votre réussite professionnelle » et diffusé sur YouTube.