Franck Houssais : « Tout vendre, tout louer, continuer seul ou s’associer »
TNC le 03/01/2020 à 05:55
Franck Houssais, éleveur en Ille-et-Vilaine, hésite entre plusieurs solutions pour sa fin de carrière. Dans deux ans, sa femme sera à la retraite et il se demande s'il continuera seul les années qu'il lui reste à faire, s'il s'associera avec un tiers, ou alors s'il louera ou même vendra sa ferme. Quelle stratégie privilégier ? Ayant bien anticipé la réflexion, il a encore un peu de temps pour se décider.
Parce que son épouse sera à la retraite dans deux ans et puisqu’étant plus jeune, il lui reste encore neuf ans à travailler, Franck Houssais se pose beaucoup de questions sur la transmission de son exploitation, à Domalain à l’est de l’Ille-et-Vilaine, et envisage plusieurs stratégies : « tout vendre, tout louer », poursuivre seul quelques années en arrêtant la production laitière ou « s’associer » avec quelqu’un.
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« Transmettre à des jeunes »
Même si « la ferme semble de petite taille », l’éleveur préférerait « la transmettre à des jeunes − un couple, deux associés ou un chef d’exploitation avec un salarié » − car en productions animales, la charge de travail est importante. En effet, il est crucial aujourd’hui, selon lui, que les producteurs « se dégagent du temps libre », pour leur famille comme pour eux-mêmes. D’ailleurs, s’il continue à travailler, en s’associant avec une tierce personne, Franck ne souhaite pas être à plein temps dans l’élevage. « Dès que ma femme aura pris sa retraite, je ne veux pas être présent plus d’une semaine sur deux », confie-t-il.
Le futur cédant, qui parle de transmission hors cadre familial, a pourtant deux enfants, dont un s’interroge sur l’opportunité de reprendre la ferme. « Il s’interroge seulement », souligne avec prudence celui qui a prévu d’autres alternatives sachant que ces interrogations pourraient ne pas se concrétiser finalement. Il ne lui ferme malgré tout pas la porte : « Il a encore deux années pour réfléchir. Il peut essayer, soit sous forme salariée ou s’il est plus sûr de lui, en association sans avoir à investir sur les postes lourds de l’exploitation, en n’achetant par exemple que du cheptel. Ainsi, il ne prend pas de risque. »
« On se connaît, on travaille déjà ensemble »
Si cela ne se fait pas et que l’éleveur décide néanmoins de créer, pour sa fin de carrière, une société avec un tiers, ce dernier pourrait être son actuel salarié. « Un jeune qui est posé et travaille bien mais qui doit prendre un peu de maturité. » Il faudrait aussi qu’il en ait envie, souligne Franck. « Ça arrive un peu vite dans sa vie professionnelle. Ce serait cependant une configuration idéale, avance-t-il. On se connaît, on travaille déjà ensemble. Pour avoir déjà vécu dans une autre vie la formule sociétaire, ce n’est pas toujours simple. »
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Laissons le futur retraité mûrir son projet de transmission. Pourquoi pas le recontacter d’ici un ou deux ans, pour voir où il en est ? Pour l’heure, il a déjà plein d’idées pour occuper sa retraite. « J’aurai beaucoup de temps mais je pense que j’en manquerai quand même », fait-il remarquer avec humour. Entre le bricolage, la voile, les petits enfants et tout simplement profiter de la vie, « je serai très occupé ». C’est en tout cas tout le mal qu’on lui souhaite !
L’exploitation en quelques chiffres
- 45 ha en agriculture biologique
- 350 000 l de lait/an
- 400 porcs/an vendus en direct
- Un atelier photovoltaïque de 35 kWh, créé il y a 10 ans pour « sécuriser la fin de carrière et la retraite avec un revenu complémentaire ».
- Un salarié à tiers temps.