Hausse des Bourses d’Asie, espoir d’un répit des tensions commerciales

Les Bourses d'Asie ont grimpé vendredi, dans le sillage de Wall Street et des résultats éclatants d'Alphabet (Google), tout en tablant sur la perspective d'un apaisement des tensions commerciales alors que s'esquissent des accords à Washington.

Frémissement d’optimisme dans les Bourses

 À la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en nette hausse de 1,90 % à 35 705,74 points et l’indice élargi Topix de 1,37 % à 2 628,03 points.

La Bourse de Séoul a progressé de 0,95 %, Sydney a gagné 0,60 % et Taipei a bondi de 2,02 %. Même sursaut des places chinoises : l’indice hongkongais Hang Seng montait de 0,61 % vers 6h30 GMT, l’indice composite de Shenzhen prenait 0,41 %. Les marchés asiatiques emboîtaient le pas aux solides gains de Wall Street, où les valeurs « tech » se sont envolées, notamment encouragées par les résultats éclatants d’Alphabet.

La maison-mère de Google a annoncé un bénéfice net de 34,5 milliards de dollars pour le seul premier trimestre, en hausse de 46 % sur un an, bien plus qu’attendu. Il s’agit de l’un des plus importants bénéfices trimestriels jamais enregistrés par une société cotée et un record absolu pour Alphabet : l’annonce dopait les titres de la « tech » en Asie, de Taipei à Séoul.

Après une hausse du marché tokyoïte jeudi, « la tendance se poursuit dans un contexte d’attentes d’apaisement des tensions commerciales sino-américaines », commentent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence. Et ce malgré des « signaux contradictoires », le président américain Donald Trump ayant déclaré que son administration était en contact avec la Chine, après que celle-ci a nié l’existence de discussions, tempère Lloyd Chan, de la banque MUFG.

es pourparlers de pays asiatiques avec Washington au sujet des droits de douane américains qui les menacent semblent par ailleurs s’accélérer : Vietnam, Japon, Corée du Sud… Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé jeudi qu’un « accord cadre » pourrait être conclu dès « la semaine prochaine » avec la Corée du Sud. Et le négociateur japonais sera de retour à Washington dès mercredi. 

« Néanmoins, la guerre commerciale et l’incertitude liée à la politique américaine persistent : les économies asiatiques restent exposées au risque de taxes douanières réciproques » actuellement suspendues, prévient Lloyd Chan. L’analyste rappelle que les marchés surveillent aussi la banque centrale américaine (Fed), l’un de ses responsables Christopher Waller ayant déclaré à Bloomberg TV qu’il soutiendrait une baisse des taux en cas de détérioration significative du marché du travail.

Le dollar se renforce

Ce regain d’appétit pour le risque contribuait à doper le dollar, qui avait été sous forte pression ces dernières semaines en raison des vives inquiétudes sur l’économie américaine.

Vers 6h30 GMT, le billet vert grimpait de 0,65 % par rapport à la monnaie japonaise, à 143,55 yens pour un dollar. Et il montait de 0,4 % contre la monnaie commune européenne, à 1,1348 dollar pour un euro.

L’affaiblissement du yen soutenait à la Bourse de Tokyo les titres des grands groupes exportateurs, qui voient leurs ventes favorisées à l’international.

Nissan bondit, le marché salue sa trésorerie

Très endetté et en difficulté, Nissan a annoncé jeudi prévoir une perte nette colossale allant jusqu’à 4,6 milliards d’euros lors de l’exercice 2024-2025 terminé fin mars, sur fond de restructuration et de dépréciations d’actifs. Pour autant, l’action du constructeur nippon a terminé en hausse de 1,60 % à Tokyo, après avoir bondi de 3 % en séance.

Selon des analystes sondés par Bloomberg, le marché saluait le retour attendu de Nissan à un flux de trésorerie positive pour la première fois en plus d’un an, avec une stabilisation de sa dette, en dépit de ses pertes massives.

Les experts de Goldman Sachs considéraient ainsi comme positive « la volonté affichée d’accélérer les efforts de restructuration » de Nissan, qui a engagé de drastiques réductions d’effectifs et de capacités.

Pétrole raffermi, l’or décroche

Signe d’un répit du marché, les cours du pétrole progressaient toujours vendredi, poussés par le regain d’appétit pour le risque de la part des opérateurs, et malgré une possible avancée des négociations avec l’Iran qui pourrait gonfler l’offre d’or noir.

Vers 6h30 GMT, le baril de WTI américain gagnait 0,54 % à 63,13 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,47 % à 66,86 dollars.

Valeur refuge, l’or décrochait de 1,5 % à 3.301 dollars l’once, délaissé par les investisseurs après son record historique à plus de 3 500 dollars en début de semaine.