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Jérôme Despey, patron du Sia :« politiques bienvenus mais sécurité renforcée ! »


AFP le 21/02/2025 à 12:05
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(© TNC / FNSEA)

À la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture, son président Jérôme Despey défend sa décision d'encadrer mieux les visites politiques pour faciliter le dialogue avec des agriculteurs qui attendent des réponses face aux crises multiples.

Viticulteur et vice-président de la FNSEA, Jérôme Despey, souhaite aussi favoriser les échanges entre les agriculteurs et les visiteurs/consommateurs mais aussi avec l’international, explique-t-il à l’AFP.

Les organisateurs ont par ailleurs prévu de renforcer les effectifs de sécurité privée et ont sollicité auprès de la préfecture un commissariat mobile pour éviter les débordements.

En quoi consiste les chartes pour encadrer les visites politiques ?

Jérôme Despey : La charte des pratiques pour le bien vivre ensemble (au Salon de l’agriculture, NDLR) propose notamment de limiter les délégations politiques à 25 personnes, hors sécurité.

Le Salon, c’est 82 visites protocolaires. Les délégations de partis politiques pouvaient atteindre 30, 40, 60, 80 personnes. Ce n’est plus possible. Et quels que soient les partis politiques, quels que soient les ministères, pas plus d’une journée (de visite), et on évite le tractage pour les partis.

C’est un événement privé, certains l’oublient, où les politiques sont bien sûr les bienvenus. Mais avec des conditions de sécurité. Chacun doit respecter des règles, les politiques, les organisations syndicales et les visiteurs.

Nous avons communiqué cette charte aux services des ministres, des partis, de l’Assemblée nationale, du Sénat, des présidents de région et tout ce qui nécessite un accueil protocolaire.

On a écrit à toutes les organisations syndicales pour dire que le Salon était un lieu d’expression : on peut s’exprimer auprès d’un président de la République ou d’un représentant d’un parti politique, on peut être en désaccord avec ce qu’il dit, il peut y avoir des discussions, des confrontations. Mais dans le respect des biens et des personnes.

Il ne faut pas seulement que les politiques viennent dire aux agriculteurs qu’ils nous aiment, il faut aussi qu’ils viennent avec des réponses à nos attentes légitimes.

Pourquoi avoir choisi le thème de la « fierté » ?

Jérôme Despey : Pour ces femmes et ces hommes qui font notre agriculture, c’est important de la mettre en avant auprès des visiteurs, de montrer son excellence.

On a besoin de nos concitoyens et de dialoguer avec les consommateurs pour nous permettre de continuer notre activité.

Nous voulons leur dire qu’on a la chance d’avoir l’une des agricultures les plus respectueuses au monde, avec beaucoup d’efforts qui ont été faits dans les transitions. Derrière, ça a un prix, il y a une valeur.

Il est important que le consommateur nous aime, mais il y a aussi un acte d’achat à réaliser pour soutenir cette agriculture. Quand on parle de fierté, il faut aussi susciter de nouvelles vocations.

En quoi consiste l’accent mis sur l’international cette année ?

Jérôme Despey : J’ai regardé au niveau européen et, dans tous les salons, le volet international des échanges est mis en avant. On ne peut pas rester renfermés sur nous mêmes. On le voit avec la dégradation de notre balance commerciale qui pèse sur notre agriculture.

Le Salon de l’agriculture, c’est aussi du business avec la présence d’interprofessions, de filières.

Le « I » du salon « international » de l’agriculture était très peu développé, dans l’accueil des délégations par exemple. On n’avait pas de pays à l’honneur.

Le Maroc sera l’invité de l’édition 2025. Il y aura des conférences mais aussi des rencontres entre filières, notamment sur les fruits et légumes. On sait qu’il y a un sujet (de tension) sur les (importations) de tomates marocaines.