L. Saint-Martin défend une « riposte » face à la filière Champagne craintive

Le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a défendu vendredi l'importance d'instaurer un « rapport de force » avec les États-Unis, afin d'obtenir une « négociation efficace » sur les droits de douane en rencontrant la filière Champagne, qui craint une escalade.

« Si vous ne démontrez pas votre capacité de riposte, vous ne rentrez jamais dans la négociation de façon efficace », a expliqué le ministre délégué, aux viticulteurs et dirigeants de maisons de Champagne lors d’un déplacement à Épernay (Marne).

« Notre combat, c’est que la guerre commerciale s’arrête, puisque ce n’est en aucun cas une mesure susceptible d’améliorer notre croissance, nos emplois », a néanmoins rappelé le ministre.

« L’objectif de la France et de l’Europe n’est pas de créer une escalade », a voulu rassurer M. Saint-Martin face au secteur du Champagne, qui veut croire à l’apaisement après l’annonce choc de 20 % de droits de douane américains supplémentaires sur tous les produits importés de l’Union européenne.

Face au ministre délégué, Manuel Reman, président du Champagne Krug, maison du groupe LVMH, a insisté sur l’importance de ne pas « mettre de l’huile sur le feu ».

Le ministre du Commerce extérieur sera lundi à Luxembourg pour un Conseil des affaires étrangères spécifique sur le commerce destiné à préparer « la réponse européenne à apporter aux États-Unis ».

Il a promis le « soutien » du gouvernement français aux producteurs et exportateurs de Champagne, assurant que lors de la discussion avec les autres pays européens, « nous prenons en compte les inquiétudes et les considérations des filières les plus exposées. » Alors que « s’ouvre une nouvelle ère par les annonces extrêmement brutales et infondées des États-Unis et du Président Donald Trump », il a martelé la nécessité d« un rapport de force », tout en réitérant son attachement au « dialogue » et à la « négociation ».

Mi-mars, le président américain Donald Trump avait même menacé de taxer les vins et autres alcools européens à 200 % et avait spécifiquement mentionné le Champagne, une boisson qui a les États-Unis comme premier marché à l’exportation.

Près de 30 millions de bouteilles de champagne ont été exportées vers les États-Unis en 2023, pour 810 millions d’euros.