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Souveraineté alimentaire

La Conf’ veut faire reconnaître l’utilité publique de l’agriculture paysanne


TNC le 12/05/2020 à 12:10

Dans une tribune cosignée avec plusieurs ONG dans Libération, la Confédération paysanne demande la protection et la reconnaissance d’utilité publique de l’agriculture paysanne, au regard de la crise actuelle et d’une volonté politique réaffirmée de souveraineté alimentaire.

Si tout le monde parle désormais de l’importance de la souveraineté alimentaire, « cette expression est souvent utilisée de manière creuse par celles et ceux qui ont été ou sont nos décideurs politiques et qui n’ont jamais posé des actes permettant sa réalisation », dénonce un collectif d’associations dans Libération, ce 12 mai. Les signataires de la tribune, dont fait partie la Confédération paysanne, précisent leur définition de la souveraineté alimentaire qui est « beaucoup plus qu’une simple réponse au besoin de nourriture ».

Il s’agit, avant tout, « d’une démocratie d’initiative qui écrit son propre destin alimentaire et agricole, en maîtrisant son lien au territoire, à la santé, à l’environnement, à l’emploi et au climat, avec la finalité claire de servir l’intérêt commun, en rendant accessible à toutes et tous une alimentation de qualité ». Et pour y parvenir, l’agriculture paysanne défendue par la Conf’ doit être en première ligne, estiment les auteurs. « Avec des paysannes et des paysans nombreux, installés sur des fermes de petites dimensions, de nouvelles dynamiques rurales se dessinent, une économie locale s’organise à l’échelle de tout un territoire. Ce sont des milliers d’emplois paysans qui reviennent, et en génèrent d’autres, de qualité, dans la transformation agro-alimentaire et la distribution ».

Pour cela, plusieurs leviers sont nécessaires : une loi foncière « qui préserve et répartisse les terres », une politique d’installation massive, des aides de la Pac distribuées à l’actif plutôt qu’à l’hectare, indiquent les signataires.

« Tout comme celle des métiers de l’éducation et de la santé, l’utilité publique du métier de paysan est une évidence qui s’impose. Ces métiers ont le pouvoir de structurer notre vie collective sur tous les territoires ; ils doivent être la base sur laquelle bâtir une société plus juste socialement et écologiquement : une société nouvelle », concluent les auteurs.