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La CR bloque des centrales d’achat après avoir parlé à Barnier


AFP le 20/11/2024 à 13:59

Le syndicat Coordination rurale (CR) a commencé à bloquer des centrales d'achat mercredi dans le Sud-Ouest, après avoir joint au téléphone le Premier ministre Michel Barnier qui lui a dit avoir « compris » le « désarroi » des agriculteurs.

À la mi-journée, un tracteur équipé d’une grosse remorque, avec drapeaux jaunes du syndicat et écusson « agriculture nationale CR40 » imitant celui des compagnies de CRS, s’est installé en travers de la voie d’accès menant à une plateforme logistique du groupe Leclerc à Mont-de-Marsan (Landes), a constaté une correspondante de l’AFP. « Aucun camion ne sort ou ne rentre », a affirmé le président de la CR40, Vincent Coco, éleveur bovin.

« Le but n’est pas de cibler une enseigne ou une autre (…) on veut créer de la pénurie dans les magasins pour montrer aux gens que sans agriculteurs, il n’y a pas de nourriture », a déclaré Olivier de Ginestet, producteur de maïs et de poulets à Saint-Sever (Landes).

Ses collègues de la CR33 ont bloqué, eux, l’accès à autre centrale d’achat de la grande distribution à Beychac-et-Cailleau (Gironde), tandis qu’un convoi de tracteurs de la CR47 est parti d’Agen en milieu de matinée en direction de « Bordeaux ».

Au lendemain de l’éviction par les forces de l’ordre des deux coprésidents de la CR47 de la préfecture d’Agen, qui refusaient de quitter les lieux faute d’avoir obtenu « des engagements forts » de la ministre de l’agriculture Annie Genevard, le syndicat avait pris l’initiative, mercredi matin, d’appeler le chef du gouvernement.

« Vous avez un Premier ministre qui connaît et respecte les agriculteurs. Je ferai tout ce que je pourrai dans le budget pour tenir les engagements très nombreux qui ont été pris, point par point », a déclaré le Premier ministre lors de cet entretien capté par les caméras de plusieurs médias dont l’AFP.

« Vous n’avez pas besoin de me convaincre de l’urgence, l’extrême urgence et du désarroi des agriculteurs », a-t-il ajouté. « J’ai compris, c’est pour ça que je me bats contre (l’accord commercial avec) le Mercosur, parce que j’en ai assez qu’on sacrifie au niveau européen des pans entiers de notre économie ».

Surtransposition

« Aujourd’hui, rien n’avance », a répondu José Pérez, coprésident de la CR du Lot-et-Garonne. « Ce sont toutes les réglementations, toutes ces transpositions, toutes ces normes que le gouvernement nous impose, qui nous tuent », a-t-il ajouté.

« Ce n’est pas mon gouvernement », a répliqué M. Barnier. « Ce n’est peut-être pas le vôtre mais c’est le gouvernement », a repris José Pérez.

Le Premier ministre a appelé de son côté le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, pour lui assurer, selon Matignon, qu’il était « depuis le début dans le dialogue » et échanger « sur les réponses à apporter », en réaffirmant que toutes les promesses seraient tenues.

Le premier syndicat agricole a annoncé mercredi de nouvelles actions pour la semaine prochaine, la CR l’accusant d’être dans la « cogestion » avec l’État.