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Grippe aviaire

La filière foie gras veut que la piste vaccinale soit étudiée


AFP le 05/02/2021 à 13:51

[Mis à jour le 08/02/2021 à 10h45] L'interprofession du foie gras Cifog demande à l'État la formation d'un groupe de travail pour étudier la possibilité de vacciner à l'avenir les canards contre l'influenza aviaire, qui fait des ravages cette année dans le sud-ouest de la France, a indiqué vendredi sa directrice à l'AFP.

« On demande à l’État d’ouvrir un dossier sur la vaccination » avec la création d’un « groupe de travail qui réunisse scientifiques, laboratoires, professionnels et administrations sous l’égide du ministère de l’agriculture », a déclaré Marie-Pierre Pé. « C’est une demande forte du terrain », donc des éleveurs, d’ouvrir cette réflexion, a ajouté la directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Le sud-ouest de la France est toujours aux prises avec l’influenza aviaire hautement pathogène H5N8 (communément appelée grippe aviaire), qui vide, tout particulièrement dans les Landes, les élevages de leurs canards et empêche de relancer la production avec de nouveaux canetons.

Selon un dernier bilan ministériel, la France compte 447 foyers de grippe aviaire en élevage, dont 434 dans le Sud-Ouest. Plus de deux millions de volailles (essentiellement des canards) y ont été abattues pour tenter d’endiguer la propagation du virus. Cet épisode intervient quatre ans après celui de l’hiver 2016-17, marqué par l’abattage de 4,5 millions de palmipèdes. Des producteurs réclament alors de pouvoir vacciner les cheptels de canards, une option actuellement interdite dans l’Union européenne.  « Il est extrêmement important d’ouvrir ce sujet au plus haut des instances » et de « mettre la science autour de la table », a insisté Mme Pé, qui compte interpeller directement le Premier ministre Jean Castex, en déplacement dans la région vendredi.

Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, le Cifog s’est félicité « d’avoir bénéficié de l’oreille attentive du Premier ministre » Jean Castex, en déplacement dans la région vendredi. L’interprofession rapporte qu’il s’est voulu « rassurant sur le soutien financier de l’État pour indemniser les préjudices subis par l’ensemble de la filière et sur les délais de mise en place de ces indemnisations ».

Outre les pertes économiques, la profession alerte sur la menace que font peser ces crises à répétition, et les abattages de palmipèdes qui en découlent, sur toute une « génétique exceptionnelle », comme l’oie grise du Sud-Ouest. « À l’heure actuelle, la vaccination des animaux est techniquement délicate », rappelle l’agence sanitaire Anses sur son site internet. « Il faut garantir que le vaccin soit bien adapté aux virus présents dans la zone considérée et que la mise en oeuvre du vaccin ne favorise pas la circulation inapparente du virus sauvage chez les oiseaux vaccinés. » Interrogé à l’occasion d’un déplacement dans le Gers, le ministre de l’agriculture Julien Denormandie avait écarté la piste vaccinale, en partie parce que cela « empêcherait bon nombre d’éleveurs d’exporter leur production vers des pays n’autorisant pas l’importation de produits vaccinés ».