La FNAB étudie le positionnement des syndicats agricoles par rapport au bio
TNC le 23/01/2025 à 12:01
Si la menace de fermeture de l’Agence Bio interpelle, voire scandalise les représentants du monde agricole, qu’en est-il, sur le fond, des propositions syndicales vis-à-vis du développement de l’agriculture biologique ? Dans le cadre des élections aux chambres d’agriculture, la FNAB a comparé les différentes positions pour y voir plus clair.
« Dans la perspective des élections professionnelles agricoles de fin janvier, la FNAB et son réseau ont souhaité éclairer les agriculteurs et agricultrices biologiques sur la façon dont les syndicats défendent leur modèle agricole », explique l’organisation. En se basant sur un questionnaire envoyé aux syndicats, mais aussi sur leurs communications publiques et les amendements déposés sur des projets de loi, la FNAB analyse les visions de la FNSEA/JA, de la Confédération paysanne, de la Coordination rurale et du Modef sur quatre thèmes majeurs.
Avec la crise, des avis divisés sur le développement de l’AB
Si la FNAB considère que le développement de l’offre en agriculture biologique doit être soutenu quelles que soient les conditions de la demande, elle n’est rejointe sur ce point que par la Confédération paysanne. La Coordination rurale demande de son côté une réduction de l’objectif européen de 25 % des surfaces en bio d’ici 2030, et un arrêt des conversions tant que des garanties de rémunération ne sont pas apportées.
La FNSEA et JA défendent eux une offre biologique corrélée à la demande des consommateurs, se positionnant pour un conditionnement des aides à la conversion à une contractualisation portant sur les volumes, les prix et la durée, ou à une étude de marché en vente directe, indique la FNAB.
Mieux rémunérer les aménités positives
Les syndicats s’accordent en revanche sur la nécessité de mieux rémunérer les aménités positives de l’agriculture biologique, mais pas sur les moyens d’y parvenir. Ainsi, la Conf’ et le Modef défendent une aide au maintien, supprimée dans la Pac actuelle. La Conf’ souhaite également un écorégime bio à 145 €, non loin du montant demandé par le Modef, 150 €.
La FNSEA, qui ne s’était pas opposée à la suppression des aides au maintien, souhaite « que les fonds non utilisés sur la conversion puissent être fléchés pour rémunérer les aménités positives des fermes déjà engagées en bio ». La Coordination rurale considère que la rémunération des services environnementaux ne doit pas se faire sur le budget de la Pac.
Pour une application réelle de la loi Egalim
Face aux difficultés de la filière bio, tous les syndicats demandent l’application stricte de la loi Egalim et des 20 % de produits bio dans la restauration collective. Pour favoriser la structuration des filières, les solutions divergent. La FNSEA et JA demandent des indicateurs de coût de production et une généralisation de la contractualisation. Pour la Coordination rurale, il faut davantage de transparence sur les marges, mais également réguler l’offre, via l’arrêt des conversions.
Pour la Confédération paysanne, la structuration passera par une interdiction des surmarges en bio, ainsi que par des outils d’anticipation et de gestion de crise. Enfin, pour le Modef, le problème de la filière bio serait en partie résolu par des prix planchers rémunérateurs garantis par l’Etat et une plus forte régulation des marchés.
L’installation en bio : une spécificité peu mentionnée
Si tous les syndicats formulent des propositions pour l’installation en agriculture, l’installation en agriculture biologique ne fait pas l’objet de propositions spécifiques. Cette situation est, pour la FNAB, d’autant plus dommageable que 30 à 50 % des candidats à l’installation envisagent de le faire en agriculture biologique. La FNAB défend de son côté « des modules obligatoires dans l’enseignement agricole en bio, le maintien des terres bio en bio, et un parcours officiel à l’installation renouvelé ».
La FNAB a synthétisé les similitudes et divergences des syndicats au regard de son positionnement dans le tableau ci-dessous :