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La FNSEA et JA appellent à une reprise des mobilisations mi-novembre


TNC le 22/10/2024 à 17:48
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(© © TNC)

Après une récolte catastrophique, des conditions climatiques désastreuses cet automne, mais également la crise sanitaire, la possibilité d’une signature de l’accord entre l’UE et le Mercosur fait déborder le vase déjà bien plein de la colère agricole. Pour mettre davantage la pression sur le gouvernement, la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) appellent leurs réseaux à se mobiliser dans toute la France à partir de mi-novembre.

Si pour les agriculteurs, l’urgence est aujourd’hui de continuer les travaux dans les champs entre deux épisodes pluvieux, la colère exprimée l’hiver dernier est loin d’être éteinte, en témoignent les différentes actions – panneaux retournés ou bâchés dans les villages, manifestations – qui reprennent ces derniers jours sur le terrain. Au point que la FNSEA et JA aient décidé hier soir de « rentrer dans une action nationale à partir de mi-novembre », explique le président du syndicat majoritaire, Arnaud Rousseau.

L’accord UE/Mercosur, un détonateur

« Ce qui vient faire déborder le vase déjà bien rempli, c’est le sujet du Mercosur », indique Pierrick Horel, président de JA. Pour les deux syndicats, la volonté de l’Europe de signer cet accord, en échange d’un dédommagement pour les agriculteurs, marque un « retour de l’incohérence ». D’autant plus qu’avant les élections européennes, le discours était axé sur la défense de la souveraineté alimentaire et de la qualité des produits européens, fait remarquer Arnaud Rousseau.

« La tentation de revenir sur le Green Deal, de signer les accords commerciaux, les conclusions du dialogue stratégique sur l’agriculture tel qu’il a été mené, nous amènent à réagir. Car se battre pour la simplification en France, tout en nous laissant envahir de produits qui n’ont ni nos normes ni nos standards, serait une erreur que nous ne commettrons pas », martèle le président de la FNSEA.

Des réponses urgentes attendues sur la trésorerie

Cependant, ce qui préoccupe avant tout les agriculteurs, c’est de pouvoir rebondir après la moisson désastreuse. Les demandes les plus urgentes formulées par les deux syndicats portent donc sur les prêts bonifiés et le fonds d’allègement des charges, sur lesquels la ministre a été interpellée dès son arrivée au gouvernement. La FNSEA et JA demandent désormais des réponses « d’ici la fin de la semaine ».

Le sujet récurrent de la simplification est lui aussi sur la table, car après de multiples promesses, notamment sur le contrôle unique, les syndicats estiment que les annonces « doivent maintenant se concrétiser ».

La volonté de la FNSEA et de JA de se poser en leader des mobilisations agricoles qui, l’année dernière, étaient d’abord parties de la base, est-elle en partie motivée par l’approche des élections aux chambres d’agriculture ? « Ne nous trompons pas de timing », se défend Arnaud Rousseau, mettant en avant que le sujet du Mercosur, peu prioritaire actuellement aux yeux des agriculteurs, n’aurait qu’une qualité électoraliste plutôt faible. Pour autant, « ce qui nous intéresse, c’est de montrer que notre mobilisation est capable d’infléchir les choses », ajoute-t-il.

La date et la forme exactes de la mobilisation de novembre est encore en discussion, l’important étant en premier lieu d’avancer dans les travaux des champs, précisent par ailleurs les deux syndicats.