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La FNSEA se dit prête « à aller loin » pour « attirer l’attention »


AFP le 23/10/2024 à 09:56
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« On fera en sorte que les revendications des agriculteurs soient entendues en France (...), à Bruxelles. Et donc on mettra en face les moyens qu'il faut pour être entendus », a déclaré Arnaud Rousseau. (© TNC)

Les engagements pris après le dernier mouvement de colère du monde agricole seront tenus, a assuré mercredi la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, répondant à la FNSEA, qui a annoncé une nouvelle mobilisation et s'est dite prête « à aller loin » pour « attirer l'attention ». (Article mis à jour à 10h56)

« J’entends une colère (…) Mon obsession c’est de répondre aux engagements qui ont été pris », a-t-elle dit sur Sud Radio. La ministre a toutefois appelé à éviter « la violence », qui « est toujours une impasse », et assuré que sa porte était « ouverte ». « Les engagements pris seront tenus, ils sont tenus dès aujourd’hui », a-t-elle répété.

Parmi ces engagements, le projet de loi d’orientation agricole, dont le cheminement parlementaire a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale, « reprendra son parcours au Sénat avant fin de l’année ». « L’examen commencera en décembre, dès que le Sénat me donne un créneau », a-t-elle assuré.

La réforme des retraites agricoles, qui seront basées sur les 25 meilleures années des intéressés, « sera mise en œuvre au 1er janvier 2026 », a-t-elle ajouté, pour apaiser les craintes autour d’un délai supplémentaire. Sur les contrôles, que les agriculteurs jugent trop nombreux, « on est en train de finaliser un dispositif qui répondra à leurs attentes », a-t-elle dit, sans précisions.

« On n’est pas là (…) pour embêter les Français »

La FNSEA, premier syndicat agricole, a annoncé mardi une nouvelle mobilisation nationale à partir du 15 novembre. « On n’est pas là (…) pour embêter les Français, on n’a pas du tout envie de faire en sorte que le quotidien des Français qu’on nourrit, et qu’on est fiers de nourrir, soit un enfer. En revanche, on veut attirer l’attention de tout le monde », a affirmé Arnaud Rousseau sur RTL.

« On est prêts à aller loin pour faire en sorte que les revendications des agriculteurs soient entendues en France (…), à Bruxelles. Et donc on mettra en face les moyens qu’il faut pour être entendus », a-t-il ajouté.

La veille, Arnaud Rousseau avait annoncé en conférence de presse que l’alliance syndicale majoritaire en agriculture, FNSEA/Jeunes Agriculteurs (JA) avait décidé d’« une action nationale qui prendra(it) effet à partir de la mi-novembre ».

La signature d’un accord avec le Mercosur plus que jamais redoutée

Les syndicats ont tenu le pays en haleine l’hiver dernier, avec des manifestations agricoles et blocages d’autoroutes un peu partout en France. Ils ont obtenu une moisson historique de 70 engagements de la part du précédent gouvernement, notamment pour alléger les contraintes environnementales et la fiscalité sur leurs exploitations.

Le nouveau gouvernement de Michel Barnier est sur la même ligne. FNSEA et JA disent redouter plus que jamais que l’Union européenne signe un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie).

L’ensemble des syndicats agricoles sont opposés à cet accord accusé d’ouvrir la voie à davantage d’importations de denrées agricoles produites « dans des conditions qui ne sont pas les nôtres », selon les mots d’Arnaud Rousseau mercredi.

La France a maintes fois répété qu’elle s’opposait à l’accord avec le Mercosur « en l’état » mais d’autres pays, comme l’Allemagne, appellent à une conclusion rapide des négociations entamées depuis plus de 20 ans. « On sera de toute façon, quoi qu’il arrive, mobilisés à partir du 15 novembre », a assuré le président de la FNSEA.

Les syndicats se défendent de pousser à la surenchère alors que se profilent leurs élections professionnelles fin janvier. « Le climat préalable à une élection professionnelle tend un peu les relations, d’abord entre les syndicats eux-mêmes, et ils ont à cœur de montrer qu’ils sont les meilleurs défenseurs de l’agriculture », a estimé mercredi Mme Genevard, interrogée sur ce contexte.