La pétrole monte après des sanctions sur le secteur pétrolier russe
AFP le 11/01/2025 à 11:17
Les cours du pétrole ont bondi vendredi, poussés par l'annonce de nouvelles sanctions prises par Washington et Londres à l'encontre d'acteurs majeurs du secteur pétrolier russe.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, a gagné 3,69% à 79,76 dollars. Plus tôt dans la journée, il avait dépassé les 80 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en février, a augmenté de 3,58% à 76,57 dollars.
Les gouvernements américain et britannique ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions coordonnées contre le secteur énergétique russe, notamment contre Gazprom Neft, afin de saper « la plus grande source de financement du Kremlin » au service de l’effort de guerre en Ukraine.
A quelques jours de l’investiture le 20 janvier du président américain élu Donald Trump, le département du Trésor a détaillé une série de sanctions visant, entre autres, deux des principales sociétés russes du secteur, Gazprom Neft et Sourgoutneftegaz.
Londres a aussi sanctionné ces deux entreprises, « qui produisent à elles seules plus d’un million de barils de pétrole par jour, soit une valeur d’environ 23 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) par an aux prix actuels ».
Des sanctions qui pèsent sur les cours
Washington a par ailleurs annoncé vendredi des sanctions contre près de 200 pétroliers et méthaniers opérant depuis la Russie et présentés comme faisant partie de la « flotte fantôme » de Moscou.
« Cela se produit en même temps que les ports chinois qui refusent de charger les pétroliers du « marché gris », c’est-à-dire les navires susceptibles de transporter du pétrole sanctionné par les États-Unis », commente Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
« Ces deux actions retirent du pétrole du marché ou limitent la capacité du pétrole à atteindre le marché, réduisant ainsi l’offre », soutient l’analyste.
Le cours du pétrole est également soutenu par un temps très froid aux États-Unis, « ce qui peut amener un certain nombre d’endroits à passer à la combustion d’huile », ajoute M. Lipow.
Le marché a aussi assisté cette semaine à la « septième baisse hebdomadaire consécutive des stocks de pétrole brut aux États-Unis », commente John Plassard, analyste chez Mirabaud, ce qui tend à faire grimper les prix sur le marché.
Ces dernières semaines, les prix de l’or noir sont fortement remontés, et selon Bjarne Schieldrop de SEB, « la force actuelle du pétrole n’est peut-être pas qu’un simple feu de paille et pourrait durer ».