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Bretagne

La Région veut augmenter d’un tiers les installations


AFP le 13/09/2021 à 15:21

Première région agricole française, la Bretagne veut augmenter d'un tiers les installations de jeunes agriculteurs pour compenser le nombre important de départs à la retraite afin d'assurer la pérennité de cette activité et de l'agroalimentaire.

« Actuellement, selon les années, nous avons entre 650 et 750 installations par an. Nous voulons porter ce chiffre à 1 000 », a déclaré, lors d’une conférence de presse lundi matin à Rennes, le président de région, Loig Chesnais-Girard.

En Bretagne comme ailleurs, le nombre d’agriculteurs n’a cessé de baisser ces dernières décennies. La région comptait 37 650 exploitations en 2007, selon les chiffres de la Chambre régionale d’agriculture (CRA). Ce chiffre était encore de 26 500 en début d’année mais est tombé sous les 26 000 depuis l’été. Le problème est d’autant plus aigu que, selon la CRA, qui enregistre une seule installation pour quatre départs, 52 % des agriculteurs vont partir à la retraite dans les dix ans.

« Un des risques, faute de reprise, c’est l’agrandissement. Si les fermes sont trop grandes, il n’y a pas de reprise possible (en raison du coût du foncier) et on va vers une financiarisation (…) On veut une agriculture familiale transmissible », a affirmé le président de région. Pour la région, ces installations, indispensables au « maillage du territoire », ne peuvent se faire qu’en s’orientant vers l’agro-écologie dont elle veut devenir « le leader ». « Il faut réaffirmer que l’élevage n’est pas un ennemi de l’environnement », a poursuivi M. Chesnais-Girard, qui souhaite aussi un « retour à l’autonomie », comme en production laitière, mais aussi pour le porc, dont la production est très largement dépendante des importations de soja principalement d’Amérique latine.

Actuellement, « une installation sur trois se fait en bio », a indiqué le vice-président à l’agriculture, Arnaud Lécuyer, précisant que la région est légèrement au-dessus de la moyenne nationale en bio (« 13-14 % » contre « 12 % au plan national »). Par ailleurs, la région appelle en octobre à des « États généraux de l’agriculture » afin d’entamer un travail de plusieurs mois, avec tous les acteurs, à la fois sur la transmission des exploitations et sur les orientations futures de l’agriculture bretonne. « On veut rester une terre d’agriculture et on veut installer des enfants d’agriculteurs, mais aussi d’autres secteurs (non issus du milieu agricole), voire d’autres régions qui veulent s’installer ici », a insisté Loïg Chesnais-Girard.

La Bretagne fournit au plan national 57 % des porcs, 41 % des œufs, 1/3 des poulets et 22 % de la collecte de lait. Cette concentration de la production crée des milliers d’emplois dans l’agro-alimentaire mais conduit aussi à des problèmes environnementaux, notamment la prolifération d’algues vertes dans certains secteurs du littoral.